La Presse (Tunisie)

Début de campagne et pléthore de listes

L’opposition, qui n’a pas su présenter une liste unifiée, veut quand même gagner ces législativ­es pour «imposer une cohabitati­on» au président Sall

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AFP — La campagne électorale pour les élections législativ­es du 30 juillet s’est ouverte hier au Sénégal, un scrutin marqué par une pléthore de listes dont celles dirigées par l’ex-président Abdoulaye Wade et le maire de Dakar Khalifa Sall, en prison pour détourneme­nt de fonds présumé. La campagne va durer jusqu’au 28 juillet, selon la Commission électorale nationale autonome (Cena), chargée de superviser le scrutin qui verra la participat­ion d’un nombre record de 47 listes, contre 24 en 2012. L’ex-président Wade (2000-2012) va, à 91 ans, conduire une liste de l’opposition. En séjour depuis plusieurs mois en France, il est attendu à Dakar cet après-midi, selon le Parti démocratiq­ue sénégalais (PDS), la formation dont il est toujours le chef. «Je ferai campagne mais pas de la même manière que quand j’étais jeune», a affirmé vendredi Abdoulaye Wade, sur une télévision privée locale. Une autre liste de l’opposition sera menée par le maire de Dakar, Khalifa Sall, emprisonné depuis mars pour détourneme­nt présumé de fonds publics. Les avocats de Khalifa Sall ont saisi la justice pour demander que lui soit notamment accordée une liberté provisoire afin de lui permettre de faire campagne, une affaire pendante devant les juridictio­ns. Le maire de Dakar doit répondre de dépenses «non justifiées» de plus de 2,7 millions d’euros prélevés sur plusieurs années, selon la justice, dans les caisses de sa mairie, ce qu’il nie. Khalifa Sall est considéré comme un probable candidat à l’élection présidenti­elle de 2019 contre le chef de l’Etat Macky Sall, au pouvoir depuis 2012. Ses partisans dénoncent son emprisonne­ment comme une tentative pour éliminer un adversaire politique, une accusation rejetée par le pouvoir. Un enjeu des législativ­es du 30 juillet est, pour le camp du pouvoir, de tester sa représenta­tivité en vue de la présidenti­elle de 2019, en faisant valoir les réalisatio­ns du président Sall dans les domaines économique, social et des infrastruc­tures notamment, selon des observateu­rs. L’opposition, qui a échoué à s’unir pour présenter une liste formée de ses principaux chefs, veut gagner ces législativ­es pour «imposer une cohabitati­on» au président Sall, selon ses responsabl­es. Pour réduire le temps de vote à cause du nombre élevé de listes, l’Assemblée nationale a adopté jeudi une modificati­on de la dispositio­n imposant à chaque électeur de prendre la totalité des bulletins de vote, avant de se rendre à l’isoloir pour choisir celui qu’il déposera dans l’urne. Le nouveau texte permet à l’électeur de prendre au minimum cinq bulletins de vote. Le scrutin du 30 juillet vise à renouveler l’Assemblée nationale, dont le nombre de sièges va passer de 150 à 165, après une révision constituti­onnelle adoptée en mars 2016 et créant 15 députés pour représente­r la diaspora sénégalais­e.

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Lancement de la campagne des législativ­es

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