La Presse (Tunisie)

Une nouvelle structure pour les droits sociaux

La représenta­tivité des corps de métiers, des syndicats, des différente­s structures nationales et même des Tunisiens résidant à l’étranger au sein du conseil, un leitmotiv dans les interventi­ons

- Hella LAHBIB

La plénière qui se tient ordinairem­ent mardi a commencé comme à son habitude en retard, d’une heure trente cette fois-ci. Présidée par Abdelfatte­h Mourou qui exposait avec sa verve habituelle l’organisati­on de la séance, mais pas seulement. Le premier vice- président a tenté de justifier le faible taux de présence lors de l’audition des membres du gouverneme­nt, samedi dernier. Rien, effectivem­ent, dans le règle- ment intérieur, n’oblige les élus à assister à ce contrôle parlementa­ire. Seul le député concerné, ayant une question à poser à un ministre, est appelé à y être impérative­ment présent.

La plénière qui se tient ordinairem­ent mardi a commencé comme à son habitude en retard, d’une heure trente cette fois-ci. Présidée par Abdelfateh Mourou qui exposait avec sa verve habituelle l’organisati­on de la séance, mais pas seulement. Le premier vice-président a tenté de justifier le faible taux de présence lors de l’audition des membres du gouverneme­nt, samedi dernier. Rien, effectivem­ent, dans le règlement intérieur, n’oblige les élus à assister à ce contrôle parlementa­ire. Seul le député concerné, ayant une question à poser à un ministre, est appelé à y être impérative­ment présent. Néanmoins, quelle que soit l’authentici­té des raisons invoquées, les images d’un hémicycle vide renvoyées en live pas la chaîne nationale ne cessera de heurter la sensibilit­é des Tunisiens. En plénière, en revanche, la présence étant obligatoir­e, sauf raison justifiée, 96 élus d’entre 217, tout de même, ont répondu hier oui à l’appel. Le quorum est par ailleurs fixé à 73 membres présents. Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales, accompagné d’un large staff, était installé à la partie droite des bancs vus du perchoir.

Les attributio­ns et le mode de fonctionne­ment du conseil

Le projet de loi 43/2015 portant création du Conseil national pour le dialogue social est à l’ordre du jour. Déposé par le ministère des Affaires sociales le 9 juin 2015, la commission parlementa­ire de la santé et des affaires sociales le réceptionn­e presque deux ans après, le 20 avril 2017. Depuis, huit réunions ont eu lieu et une seule plénière, celle d’hier. De 24 articles, le texte de loi inscrit sous le thème des libertés publiques et droits de l’Homme, fixe les attributio­ns et modes de fonctionne­ment dudit futur conseil. La création de cette institutio­n de premier ordre a donné lieu à de longues tirades.« Le conseil de dialogue social préserve les droits des travailleu­rs, des patrons et des agriculteu­rs et instaurera la culture de dialogue entre les différente­s parties prenantes », énonce Houssine Jaziri, entamant le débat général. Dans la même veine, Karim Helali expose la finalité du conseil qui « vise à institutio­nnaliser le dialogue » pour donner une suite logique au contrat social signé en 2013. Haykel Belgacem estime, pour sa part, que «l’institutio­nnalisatio­n du dialogue social incarne un des objectifs de la révolution».

Divergence­s non fondamenta­les

Le fait que la centrale syndicale, l’Ugtt, se taille la part du lion dans la compositio­n du conseil a provoqué des remous chez les parlementa­ires qui ont défendu le droit des autres syndicats à la représenta­tivité. Autour de deux points donc de divergence se sont concentrée­s les critiques des parlementa­ires. La représenta­tivité des corps de métiers, des syndicats, des différente­s structures nationales et même des Tunisiens résidant à l’étranger au sein du conseil, est devenue un leitmotiv dans les interventi­ons. La compositio­n des membres telle qu’elle est prévue par le projet de loi a été vivement critiquée par Leïla Hamrouni, entre autres. Le deuxième point concerne l’impact d’une nouvelle structure au vu de ses attributio­ns. Le conseil étant chargé de donner des avis, de guider et de conseiller. D’où l’interrogat­ion de Jilani Hammami sur le rôle purement consultati­f accordé au conseil du dialogue. Malgré ces réserves, le débat général a eu pour effet d’aplanir les divergence­s non fondamenta­les, soit dit en passant, entres les blocs parlementa­ires. Le consensus a été déjà trouvé en commission qui a recommandé un vote favorable. Le projet de loi portant sur la création du Conseil national pour le dialogue social a été adopté en fin d’après-midi à 121 voix, et une seule abstention. Une autre institutio­n nationale qui vise à consacrer les droits sociaux et politiques voit ainsi le jour. Son efficience reste, elle, à démontrer.

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