Confusion partagée
Il est des événements d’une grande importance qui se produisent dans les régions de l’intérieur et qui ne bénéficient pas de l’attention médiatique qu’ils méritent et aussi de l’intérêt que devraient leur accorder nos élites politiques au pouvoir et dans l’opposition ainsi que nos politologues qui donnent l’impression qu’ils suivent presque exclusivement ce qui se passe dans la capitale et dans ses banlieues.
Pourtant, ce qui se déroule dans plusieurs régions du pays, en premier lieu celles dites chaudes, donne la preuve que la politique dans son sens mobilisateur, sensibilisateur et propagandiste est bien présente dans ces régions.
Malheureusement, ce ne sont pas les partis censés animer régulièrement la vie politique à l’échelle nationale, régionale et locale qui assument cette mission.
Ce sont plutôt des organisations de la société civile comme I Watch ou Kolna Tounès qui prennent l’initiative d’aller à la rencontre des citoyens de Siliana ou de Kasserine pour leur expliquer les enjeux inhérents aux élections municipales prévues le 17 décembre prochain et pour les sensibiliser quant à la nécessité d’y participer massivement eu égard à l’importance de la consécration de la démocratie locale, considérée comme la pierre angulaire de la démocratie. Et l’étonnement de se transformer en inquiétude quand on découvre que les rencontres de sensibilisation et de conscientisation organisées par ces associations ne sont pas destinées uniquement aux citoyens ordinaires. Elles touchent également les militants des partis politiques présents dans les régions indiquées et aussi avec l’aval et les encouragements de ces mêmes partis.
L’inquiétude est réelle et sérieuse dans la mesure où quels que soient les motifs invoqués par ces mêmes partis pour justifier leurs comportements, il est inadmissible de voir nos partis démissionner de leur mission initiale, celle de l’encadrement politique de leurs militants et militantes, et d’en laisser la responsabilité aux associations de la société civile, au moment où beaucoup de doute et de suspicion pèse sur les pratiques et les agendas de ces mêmes associations.
N’est-il pas temps que la vie politique soit moralisée dans le sens que chaque institution joue le rôle qui lui est dévolu de par les attributions que lui accorde la loi et que la confusion des rôles ou des compétences soit écartée à jamais ?
Il est inadmissible de voir nos partis démissionner de leur mission initiale, celle de l’encadrement politique de leurs militants et militantes, et d’en laisser la responsabilité aux associations de la société civile, au moment où beaucoup de doute et de suspicion pèse sur les pratiques et les agendas de ces mêmes associations.