Vers la restructuration de l’Ommp
L’idée est de dissocier l’autorité marine de l’autorité portuaire, en créant une nouvelle agence chargée de l’autorité maritime, à l’image de l’Agence technique des transports terrestres (Attt).
L’idée est de dissocier l’autorité maritime de l’autorité portuaire, en créant une nouvelle agence chargée de l’autorité maritime, à l’image de l’Agence technique des transports terrestres (Attt).
Le projet de jumelage pour le renforcement des capacités maritimes a clôturé hier ses travaux à Tunis, et ce, en présence du secrétaire d’Etat aux Transports, Hachem Ben Ahmed, des représentants de l’UE, de l’ambassade de France et celle de l’Allemagne. Ledit projet, porté par plusieurs administrations françaises et allemandes, vise à renforcer les capacités institutionnelles de l’administration et des autorités maritimes en Tunisie. L’objectif étant également d’épauler la Tunisie en termes de respect de ses engagements internationaux, notamment avec l’Organisation maritime internationale, l’Organisation internationale du travail et l’Organisation des Nations unies. Des engagements qui concernent principalement la protection des vies humaines, la lutte contre la pollution marine, les normes de formation maritime, la prévention des collisions en mer et le travail en mer. Les conventions signées par la Tunisie supposent qu’elle veille à ce que l’ensemble des navires battant pavillon tunisien respectent les normes internationales de sécurité, mais également à ce que l’ensemble des bateaux qui accostent dans les ports tunisiens respectent ces normes. En vertu de ces conventions, la Tunisie est aussi tenue de surveiller le trafic maritime, de venir en aide aux navires en difficulté et, le cas échéant, se dresser contre les activités illicites en mer.
Conflit d’intérêts
Actuellement, la Tunisie a besoin d’un appui de ses partenaires. C’est la raison pour laquelle l’Union européenne a mis à disposition de ce programme d’appui une enveloppe de 1,3 million d’euros. Etalé sur deux ans, ce travail a permis de dégager un certain nombre de problématiques parmi lesquelles l’incompatibilité des prérogatives de l’autorité maritime avec ceux de l’autorité portuaire, toutes les deux réunies sous la tutelle de l’OMMP. « Il y a là un évident conflit d’intérêts, puisque le navire étranger accoste dans les ports de l’Ommp et cette dernière est elle-même chargée de le contrôler», a indiqué Youssef Ben Romdhane, directeur général de la Marine marchande au ministère du Transport. L’idée est donc de restructurer l’Office et de dissocier ces deux fonctions en créant une nouvelle agence chargée de l’autorité maritime, à l’image de l’Agence technique des transports terrestres (Attt). Cependant, il va falloir aller chercher un financement de 7 millions de dinars. Pour le moment, les parties prenantes pourront, dans un futur proche, mobiliser 2 millions de dinars à travers la création d’une redevance pour les services que propose l’Ommp. « Jusqu’à présent, l’Ommp propose plusieurs services de manière quasi-gratuite, et nous travaillons à la création d’une nouvelle redevance qui permettrait une rentrée d’argent estimée à 2 millions de dinars par an », a déclaré Ali Yahmadi, directeur central chargé du suivi des activités de la marine marchande à l’Ommp. Il affirme cependant que les augmentations tarifaires pour ces services se fera progressivement tout en tenant compte de la particularité des bateaux de pêche. Le projet de jumelage aurait, selon un communiqué, permis d’améliorer la gouvernance dans le secteur maritime, d’améliorer les compétences des ressources humaines en matière de contrôle des navires et d’investigations dans les cas d’accidents maritimes. « Ce qui est important après ces deux années de travail, c’est de mettre en oeuvre les recommandations de ce jumelage, que ce soit au niveau de la formation, de la législation ou de la restructuration de l’administration maritime », a déclaré le secrétaire d’Etat aux transports, Hichem Ben Ahmed.