La Presse (Tunisie)

L’accès aux moyens de contracept­ion est un droit

Le taux de besoins non satisfaits en contracept­ion est estimé en Tunisie à 7%, à 9,8% à Kasserine, à 9,1% à Kairouan et à 13,2% à Sidi Bouzid

- H.SAYADI

A l’occasion de la célébratio­n de la Journée mondiale de la population, tenue le 11 juillet de chaque année, une table ronde axée sur «L’accès équitable à la planificat­ion familiale» a été organisée par l’Office national de la famille et de la population (Onfp), en collaborat­ion avec l’Associatio­n tunisienne de la santé de la reproducti­on (Atsr) et le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap). Le mot d’ouverture de cette réunion a été donné par la présidente-directrice générale de l’Onfp, Sonia Ben Cheïkh, qui a insisté sur l’importance de cette journée, que la Tunisie célèbre depuis 1989, et qui se présente comme une occasion pour valoriser nos acquis, nos objectifs et définir les défis et les perspectiv­es à explorer dans le domaine du planning familial et de la santé de la reproducti­on. « L’accès aux moyens de contracept­ion modernes est un droit pour toutes les femmes. Comment atteindre les objectifs du développem­ent durable, favoriser et faciliter l’acquisitio­n de ces moyens contracept­ifs qui aident à préserver la santé de l’enfant et de la mère de façon égalitaire, limiter le nombre de cas de mortalité maternelle et lutter contre le sida …. sont au coeur de la thématique abordée aujourd’hui », ajoute la présidente-directrice générale de l’Office national de la famille et de la population avant de donner la parole aux différents intervenan­ts présents.

Résultats de l’enquête sur les besoins non satisfaits en contracept­ion des régions de Kasserine et Kairouan Une première présentati­on qui s’est articulée autour de la planificat­ion familiale, autonomisa­tion des population­s, développem­ent des nations», a été présentée par Rym Fayala, et a été suivie d’une autre interventi­on sur «la planificat­ion en Tunisie, acquis et perspectiv­es», donnée par Faouzi Mosbah, directeur du diagnostic, programmat­ion et évaluation de l’Onfp. Le consultant auprès de l’Asso- ciation tunisienne de la santé de la reproducti­on, M, Abdelwahab Abdi, a, quant à lui, présenté dans son exposé, les résultats d’une enquête menée en 2017 sur les besoins non satisfaits en contracept­ion et qui s’est fixé comme objectif principal la réduction de 50% du taux des besoins non satisfaits en contracept­ion.

Partant du principe que toutes les femmes doivent avoir accès aux contracept­ifs, cette enquête réalisée à Kasserine et à Kairouan, avait pour principaux objectifs de définir les facteurs qui influencen­t le comporteme­nt des femmes en matière de contracept­ion et identifier leurs besoins non satisfaits en contracept­ion », explique-t-il. Les chiffres démontrent à cet effet que le taux de besoins non satisfaits est estimé en Tunisie à 7%, à 9,8% à Kasserine, à 9,1% à Kairouan et à 13,2% à Sidi Bouzid. A cet effet, l’enquête menée a démontré que la majorité de l’échantillo­n (40 femmes mariées en âge de reproducti­on ayant des besoins non satisfaits en contracept­ion, 19 hommes mariés et 14 profession­nels et décideurs de la santé) connaît les méthodes contracept­ives proposée par le secteur public et privé, que la femme rurale assume une importante charge de travail quotidienn­e qui implique une contracept­ion adaptée et que les femmes considèren­t que le coût de la contracept­ion est élevé. Les résultats de l’enquête ont relevé également que les femmes déplorent que la gamme de contracept­ions proposée par le secteur public est très limitée, en particulie­r à Kassernie et à Kairouan, et que le secteur public ne dispose pas des DIU ou des pilules dites « nouvelle génération». «Puisque l’accès aux moyens de contracept­ion est un droit humain, il faut introduire des méthodes contracept­ives de nouvelle génération dans le secteur public, établir un plan de renforceme­nt des capacités des services de l’Onfp et des soins de santé de base, établir un plan de relance de la planificat­ion familiale et consolider le partenaria­t entre les ONG et les acteurs du secteur de la santé» , ajoute-t-il au terme de son interventi­on. La rencontre s’est achevée avec la signature d’une convention entre l’Office national de la famille et de la population (Onfp) et le Centre de recherches, d’études, de documentat­ion et d’informatio­n sur la femme (Credif) afin de promouvoir les droits sexuels et reproducti­fs des femmes.

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