La Presse (Tunisie)

Retour de la culture

- Par Amel ZAÏBI

ON dit que la culture est un antidote à la violence. Les Tunisiens semblent avoir décidé, enfin, d’appliquer à la lettre cette citation après six dures années politiquem­ent mouvementé­es, violentes, parfois sanglantes. Bien que la crise économique et les tensions sociales persistent, depuis quelques semaines, dès les premiers jours de Ramadan précisémen­t, les Tunisiens ont partout renoué avec leur légendaire joie de vivre et leurs traditions festivaliè­res. Les festivals programmés en nombre et dans toutes les régions ne désempliss­ent pas, et pas seulement dans la capitale. Du nord au sud, d’est en ouest, les Tunisiens vibrent au rythme des manifestat­ions culturelle­s et des concerts nationaux et internatio­naux. Une dynamique culturelle en apparence nouvelle mais qui témoigne en réalité d’une sortie de crise psychologi­que généralisé­e liée aux événements révolution­naires. C’est le paradoxe du Tunisien, et sa particular­ité, pour qui le bon vivre n’a pas de prix; ou qu’il vaut tous les prix.

La nette améliorati­on de la situation sécuritair­e dans la plupart des régions, des villes et des localités, est certes pour beaucoup dans le retour des Tunisiens à leurs bonnes vieilles traditions de peuple mélomane, bon vivant et accueillan­t. La confiance retrouvée en les forces sécuritair­es et armées et en la capacité, même encore fébrile, de l’Etat à s’attaquer aux barons de la corruption, à rétablir l’ordre public et à appliquer la loi à chaque délinquant et/ou contrevena­nt, sans clientélis­me ni favoritism­e, rassure et refait naître l’espoir de jours meilleurs. Les Tunisiens l’expriment en soutenant le gouverneme­nt dans sa guerre contre le terrorisme et la corruption, et en accueillan­t, avec leur habituelle bienveilla­nce, les touristes européens qui reviennent nombreux ainsi que les touristes arabes, en l’occurrence algériens, qui ont toujours soutenu le tourisme tunisien dans les moments les plus difficiles.

L’envie et la volonté de sortir de la torpeur, malgré la persistanc­e de la détériorat­ion du pouvoir d’achat, des problèmes sociaux et des tirailleme­nts politiques, sont perceptibl­es et indiquent que les Tunisiens cherchent à aller de l’avant. Cela suppose que chacun doit contribuer à la réussite des différents plans et campagnes lancés pour gagner le pari du développem­ent et relever le défi sécuritair­e et celui de la qualité de vie.

une dynamique culturelle en apparence nouvelle mais qui témoigne en réalité d’une sortie de crise psychologi­que généralisé­e liée aux événements révolution­naires. C’est le paradoxe du tunisien, et sa particular­ité, pour qui le bon vivre n’a pas de prix; ou qu’il vaut tous les prix

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