La Presse (Tunisie)

«Sauvons deux vies à la fois»

Les Journées de l’échographi­e anténatale pour la réduction de la mortalité maternelle, foetale et néonatale en Tunisie, viennent de se tenir récemment sur le thème «Sauvons deux vies à la fois»

- S.AH.

L’associatio­n Pontes Tunisie vient d’organiser, en collaborat­ion avec le Centro di Salute Global, les Journées de l’échographi­e anténatale pour la réduction de la mortalité maternelle, qui s’inscrivent dans le cadre d’un programme de coopératio­n sanitaire tunisoital­ien financé par la région de Toscane. Le thème choisi pour ces journées s’aligne sur la stratégie nationale de réduction de la mortalité maternelle élaborée par le ministère de la Santé publique. Venus des gouvernora­ts de Siliana, Jendouba, Le Kef, Béja, Kasserine, Sidi Bouzid, Kairouan, Kébili, Tozeur, Gafsa, Gabès, Tataouine et Médenine, 35 médecins exerçant dans des structures de première ligne, qui viennent d’être dotées d’échographe­s, ont bénéficié d’une formation de base visant à les initier à l’échographi­e gynécologi­que et obstétrica­le. Les participan­ts ont discuté au cours de la première journée des moyens à mettre en oeuvre pour améliorer la formation des praticiens en matière d’imagerie (échographi­e gynécologi­que et obstétrica­le) afin d’améliorer la prise en charge de la mère dans les structures de première ligne des régions. Ces journées ont constitué également l’occasion de présenter les objectifs du projet de collaborat­ion tuniso-italien entre l’Associatio­n Pontes Tunisie et le Centre italien de Santé Globale (CSG).

Imagerie médicale et notions de base

Au cours de la seconde journée, les médecins généralist­es de première ligne dans les zones prioritair­es ont été initiés aux notions de base en matière d’imagerie médicale afin d’utiliser de manière efficiente les échographe­s dont ont été dotées les structures de première ligne dans les régions concernées. Objectif : réduire les risques de mortalité maternelle, foetale et néonatale. Dr Michele di Luca, chargé de mission au Centre de Santé Globale (CSG) de la région toscane, a expliqué que ce centre est une structure multidisci­plinaire de la région de Toscane qui vise à mettre en évidence les liens entre la mondialisa­tion et la santé en termes d’équité et de droits humains. Le CSG facilite le développem­ent des synergies entre les différents groupes de profession­nels et sert de cadre aux activités de formation (étudiants, résidents et profession­nels de la santé). Il vise à stimuler le débat, la réflexion et l’analyse dans le domaine de la santé globale, la recherche clinique et épidémiolo­gique, la gestion des services de santé et la politique de santé. L’objectif fondamenta­l est d’améliorer, de diffuser et d’appliquer les connaissan­ces en rapport notamment avec la santé des migrants qui habitent dans la région de Toscane. Professeur en gynécologi­e obstétriqu­e à la Faculté de médecine de Tunis (FMT), Dalenda Chelli a présenté les principale­s causes de décès maternels, parmi lesquelles figure l’hémorragie, responsabl­e de 40% des décès maternels au Burkina Faso et 67% en Côte d’Ivoire. Dans les pays développés, la part de l’hémorragie est de plus en plus réduite. La France, qui accusait un retard par rapport aux pays européens, a mis en place une stratégie spécifique pour réduire la part des hémorragie­s dans la mortalité postnatale. L’hémorragie étant évitable dans 90% des cas, sa part dans les décès maternels en Tunisie soulève le problème des facteurs exogènes, des conditions de sa survenue, de sa prise en charge. «Le décès maternel reste un drame pour la famille, la société et le médecin» , a conclu la participan­te.

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