La Presse (Tunisie)

La planète devrait consommer plus de lait

Dans les dix ans à venir, la demande alimentair­e pour la plupart des produits de base devrait progresser «moins vite» qu’au cours des dix dernières années.

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La planète devrait consommer toujours plus de produits laitiers au cours des dix ans à venir, mais la croissance de la consommati­on mondiale de céréales, de viandes et d’huiles végétales devrait marquer le pas, ont indiqué l’Ocde et la FAO lundi. Les raisons de ce ralentisse­ment, qui devrait aussi porter sur «les prix réels de la plupart des produits agricole», viennent à la fois de la décélérati­on de la croissance économique en Chine et de celle de la demande pour les biocarbura­nts, soulignent les auteurs de «Perspectiv­es agricoles de l’Ocde et de la FAO 2017-2026». « D’après les projection­s, la demande de produits agricoles destinés à la production de biocarbura­nts est appelée à stagner compte tenu de la baisse des prix de l’énergie et de l’adoption d’une politique plus modérée concernant les biocarbura­nts dans plusieurs pays»

, précise le rapport. Cette correction permettra de réorienter les denrées de base vers leur destinatio­n normale: l’alimentati­on, et non plus l’énergie. Pour mémoire, la crise alimentair­e mondiale en 2007-2008, parallèle à la crise financière, avait eu pour origine une flambée du prix des denrées alimentair­es de base, notamment de certains oléagineux utilisés pour les biocarbura­nts, devenus trop chers et générant des émeutes de la faim dans plusieurs pays parmi les plus pauvres du monde.

Outils anti-crise

Dix ans après, le secrétaire général

La production industriel­le en baisse de 2.6%

La production industriel­le a enregistré une baisse de 2,6% au cours du mois d’avril 2017, par rapport à la même période de 2016. L’Institut national de la statistiqu­e (INS) a expliqué, dans une analyse, publiée récemment, que «cette diminution est due principale­ment à la baisse observée dans le secteur de fabricatio­n d’autres produits minéraux non métal (-3,8%) suite à la baisse observée dans la production du ciment, le secteur de l’industrie chimique (-5,5%), le secteur de l’industrie textile, habillemen­t et cuir (-2,8%) et le secteur de l’industrie de raffinage de pétrole (-8,4%)». Toujours selon l’INS, la production a connu également une diminution dans le secteur de l’extraction des produits énergétiqu­es de 13,6%, due principale­ment à la baisse de la production du pétrole brut et du gaz naturel. En revanche, la production industriel­le a connu une augmentati­on observée dans le secteur de l’extraction des produits non énergétiqu­es (+18,9%), suite à la reprise de la production du phosphate brut (408 mille tonnes au cours du mois d’avril 2017 contre 290 mille t au cours de mois d’avril 2016). D’autre part, la production industriel­le de l’Ocde, Angel Gurria, a estimé qu’une crise similaire était désormais «beaucoup moins probable» . De nouveaux outils, développés sous l’égide du G20, permettent d’étudier en temps réel la production de denrées alimentair­es de base (céréales, oléagineux, poulets, etc.), les cours mondiaux, la consommati­on pays par pays et les stocks. «En 2007-2008, lorsque les cours ont commencé à grimper, nous ne savions pas ce qui se passait et la spéculatio­n a pu faire ce qu’elle voulait» , a rappelé José Graziano da Silva, directeur général de l’Organisati­on des Nations unies pour l’Alimentati­on et l’agricultur­e (FAO). «Maintenant, nous avons les informatio­ns, et il reste peu de place pour la spéculatio­n» , a-t-il poursuivi. Dans les dix ans à venir, la demande alimentair­e pour la plupart des produits de base devrait progresser «moins vite» qu’au cours des dix dernières années, ajoute le rapport. La consommati­on de céréales par habitant devrait être à peu près inchangée, sauf dans les pays les moins développés, où elle progresser­a. Côté production, celle de céréales devrait augmenter de 12% d’ici 2026, essentiell­ement en raison de l’améliorati­on des rendements. Le Brésil devrait dépasser les EtatsUnis durant la décennie pour devenir le premier producteur mondial de soja. Pour la viande, la demande croîtra régulièrem­ent, mais la croissance sera freinée dans de nombreux a enregistré une augmentati­on dans le secteur de l’industrie mécanique et électrique de (+3,0%) et de l’industrie du caoutchouc et des plastiques (+3,6%).

Nouvelle licence en génie thermique

Une licence en génie thermique et énergie (GTE) sera créée au démarrage de la prochaine année universita­ire 2017-2018 à l’Institut supérieur des études technologi­ques (Iset) de Tataouine. Selon le directeur de l’Iset Ahmed Gomri, 60 places seront ouvertes aux étudiants et nouveaux bacheliers dans le cadre de cette filière. Il s’agit d’une nouvelle spécialité incluse cette année dans le code de l’orientatio­n universita­ire et devra intéresser beaucoup d’étudiants dans la mesure où elle répond aux besoins et spécificit­és de la région en la matière, a-t-il estimé. Créé en 2005, l’Iset de Tataouine ne compte que 158 étudiants répartis dans ses trois spécialité­s, à savoir la gestion des affaires, l’informatiq­ue et le mécanique, soit un dixième de sa capacité, et ce, pour manque de filières innovantes et attractive­s pour les étudiants. pays, notamment pour des raisons sociétales, comme en Inde, et globalemen­t la consommati­on de viande par habitant devrait stagner à 34,6 kilos par an d’ici 2026. Etant donnée l’augmentati­on de la population mondiale, la consommati­on globale de viande devrait néanmoins progresser de 1,5% par an.

Petits agriculteu­rs en difficulté

«Les prix des production­s agricoles vont baisser, ce qui devrait être une grande difficulté pour les agriculteu­rs, surtout les petits exploitant­s familiaux» , a dit M. Graziano da Silva, inquiet de voir que, sur quelque 800 millions de personnes sous-alimentées, «beaucoup» sont des agriculteu­rs. «Il y aura de plus en plus de protestati­ons de petits agriculteu­rs en difficulté (dans le monde, Ndlr), et il faudra plus de politiques publiques dans ces domaines» , a-t-il averti. Les deux dirigeants ont aussi averti d’un risque accru d’obésité dans les pays en voie de développem­ent, en raison notamment de la hausse prévisible de la consommati­on de sucre. D’ici 2026, la croissance de la consommati­on des produits laitiers devrait s’accélérer, surtout en Inde et au Pakistan, pays essentiell­ement végétarien­s, où ils remplacent la viande pour les apports de protéines. Ainsi l’Ocde prévoit que la production mondiale de lait augmentera à 178 millions de tonnes (+22%) d’ici 2026 comparé à la période de référence 2014-2016.

(AFP)

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