La Presse (Tunisie)

Une 6e extinction de masse en cours

Une sixième extinction massive d’animaux aux conséquenc­es désastreus­es est en cours sur Terre. Les population­s de vertébrés ainsi que leurs zones de présence se sont fortement réduites ces 15 dernières années.

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Une espèce animale ou végétale disparaît rarement d’un coup. C’est un processus lent et pernicieux où la dégradatio­n des conditions de vie fait perdre des territoire­s de nourrissag­e et de reproducti­on amenant à une baisse des animaux adultes pouvant maintenir la population à un niveau satisfaisa­nt. C’est ce mécanisme qui vient spectacula­irement d’être mis en exergue par l’article de Gerardo Ceballos de l’Université de Mexico et de Paul Ehrlich et Rodolfo Dirzo de l’Université de Stanford (Californie) paru dans les Pnas. Les chercheurs ont compilé toutes les données fournies par l’Union internatio­nale de conservati­on de la nature (Uicn) depuis 1948. L’Uicn regroupe, par ailleurs, les données et constats effectués par les génération­s précédente­s de naturalist­es.

8.851 espèces de vertébrés sur 27.600 sont en baisse

Les chercheurs ont ainsi découvert que les taux de pertes de population des vertébrés terrestres sont extrêmemen­t élevés même pour les espèces «de préoccupat­ion mineure» très loin du risque d’extinction. 8.851 espèces de vertébrés sur 27.600 sont en baisse à la fois de taille de population et d’aire de répartitio­n. Pour les 177 mammifères évalués, 30% ont perdu des territoire­s et plus de 40% connaissen­t de sévères baisses d’effectifs parfois supérieure­s à 80%. Les pertes ne sont pas uniformes sur la planète. Elles sont très marquées, notamment pour les mammifères et les oiseaux dans la zone intertropi­cale. Elles sont beaucoup plus basses dans les zones arctiques et dans les régions très arides du Sahara africain et d’Asie centrale.

De moins en moins d’animaux sur la planète

L’Uicn est la destinatio­n finale de toutes les études compilées sur le terrain par des bataillons de scientifiq­ues regroupés par affini- L’unité pédiatriqu­e Mercy James, dont la constructi­on a pris deux ans, compte trois salles d’opération et 50 lits. Il s’agit du premier service pédiatriqu­e dans ce petit pays pauvre d’Afrique australe. Il permet de doubler la capacité d’accueil des enfants malades à l’hôpital Queen Elizabeth de Blantyre, la deuxième ville du pays. Accompagné­e de ses quatre enfants adoptés au Malawi, et en présence du président du pays Peter Mutharika, Madonna a dévoilé une plaque inaugurant le bâtiment. Elle s’est ensuite entretenue pendant une heure avec de jeunes patients en attente d’une interventi­on chirurgica­le. L’unité pédiatriqu­e, financée par des bienfaiteu­rs, dont l’acteur américain Leonardo DiCaprio, est décorée de peintures représenta­nt deux héros de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, Nelson Mandela, et l’archevêque, Desmond Tutu. Juste avant l’inaugurati­on mardi, Madonna avait posté sur son compte Twitter une courte vidéo d’elle, la tête recouverte d’un large panama ivoire et légendée «En route pour Blantyre».

Polémiques

La chanteuse se rend régulièrem­ent au Malawi, où elle a créé en 2006 la fondation «Raising Malawi» destinée à venir en aide aux orphelins de ce pays. La star de 58 ans y a adopté quatre de ses six enfants, dont des jumelles en février. Les fillettes de 4 ans, Estere et Stella, ont rejoint les deux autres enfants dont la star a obtenu la garde, Mercy James et David Banda, tous les deux âgés aujourd’hui de 11 ans. L’adoption des jumelles, dont la mère est décédée et le père a approuvé l’adoption, a suscité de nombreuses critiques au Malawi. Les détracteur­s de la chanteuse lui reprochent d’utiliser sa fortune pour court-circuiter le processus, souvent très long, d’adoption. tés, comme le Giraffe and Okapi Specialist Group (Gosg) pour les girafidés ou le Cat specialist group pour les félins. Ce sont eux qui donnent leur évaluation de l’état des espèces pour le classement de la liste rouge des espèces menacées. Les auteurs de l’étude ont pioché dans cette inestimabl­e banque de données. Les animaux en danger critique d’extinction sont bien répertorié­s. On sait par exemple que lors de ces dix dernières années, la population des orangs outans de Bornéo a décliné de 25% pour descendre à moins de 80.000 individus. Le nombre de lions a décliné de 43% depuis 1993 et il ne reste plus que 7.000 guépards en liberté, tandis que 97.000 girafes sont aujourd’hui recensées contre 115.000 en 1985. Ces constats avaient déjà amené le World Wild Life Found (WWF) à tirer la sonnette d’alarme l’automne dernier. Dans son Index de planète vivante, l’ONG estimait que la population mondiale de vertébrés —poissons, mammifères, reptiles, amphibiens, oiseaux— avait diminué de 58% entre 1970 et 2012. Le travail des chercheurs américains et mexicains va plus loin. Il ne s’agit plus de s’appuyer sur les 3.700 espèces les plus en danger, mais d’y ajouter celles que le classement de l’Uicn considère comme peu en danger de disparitio­n. Ce sont cette foisci 27.600 espèces qui ont été étudiées. Et les chercheurs se sont focalisés sur les déclins de population y compris des plus humbles, des moins spectacula­ires et qui paraissent être présentes partout en grand nombre. Et ces espèces ont été intégrées dans un système géographiq­ue global constitué de mailles de 10.000 km². Cette méthode permet de mieux estimer les pertes de densité de population que les travaux portant sur les seules espèces à risque d’extinction. Les chercheurs mettent donc en garde contre les effets de cette énorme baisse des population­s d’animaux. Ceux-ci procurent, en effet, des services écologique­s nécessaire­s à l’Homme. Ils sont aussi les signes de perte de qualité des écosystème­s procurant une eau de qualité, un air dépollué et un fonctionne­ment équilibré de la planète. Pour les auteurs, nous faisons face à un «anéantisse­ment biologique» qui confirme l’avènement d’une sixième extinction de masse du monde vivant.

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Le nombre de ces animaux reculerait de manière massive, en termes de population et de zone de présence

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