La Presse (Tunisie)

La Steg sur des charbons ardents

Consommati­on record d’électricit­é, difficulté­s enregistré­es au niveau de l’approvisio­nnement du sud en gaz et phénomène de fraude, la Société tunisienne de l’électricit­é et du gaz tire la sonnette d’alarme et met en garde contre l’épuisement de la capacit

- Maha OUELHEZI

Avec la hausse vertigineu­se des températur­es de ces derniers jours, la pointe de la consommati­on a atteint 3.800 mégawatts. Un niveau élevé qui n’a pas été atteint depuis 2015, où la consommati­on avait atteint la barre des 3.600 mégawatts. Les 3.800 mégawatts enregistré­s sont aussi très proches des prévisions de la Steg qui tablent sur une demande de 3.900 mégawatts. Le niveau atteint pose des problèmes au niveau de l’approvisio­nnement en électricit­é, surtout quand on sait que la capacité de la production actuelle est de 4.110 mégawatts pour une températur­e de 40 degrés. Ce qui laisse une marge de sécurité de 210 mégawatts. Une autre hausse de la températur­e au-delà de 40 degrés, accompagné­e par une hausse de la consommati­on, pourrait amener à un épuisement de la capacité de production.

Avec la hausse vertigineu­se des températur­es de ces derniers jours, la pointe de la consommati­on a atteint 3.800 mégawatts. Un niveau élevé qui n’a pas été atteint depuis 2015, où la consommati­on avait atteint la barre des 3.600 mégawatts. Les 3.800 mégawatts enregistré­s sont aussi très proches des prévisions de la Steg qui tablent sur une demande de 3.900 mégawatts. Le niveau atteint pose des problèmes au niveau de l’approvisio­nnement en électricit­é, surtout quand on sait que la capacité de la production actuelle est de 4.110 mégawatts pour une températur­e de 40 degrés. Ce qui laisse une marge de sécurité de 210 mégawatts. Une autre hausse de la températur­e au-delà de 40 degrés, accompagné­e par une hausse de la consommati­on, pourrait amener à un épuisement de la capacité de production.

Phénomène de la fraude

Une situation qui a été évoquée par Hela Cheikhrouh­ou, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelab­les, lors de la conférence de presse organisée hier au siège de la Steg. «Nous sommes arrivés à un pic de la consommati­on que nous n’avons jamais atteint. La consommati­on a augmenté de 11% et la marge de sécurité est très restreinte. Nous sommes dans la zone rouge», indique-t-elle. Elle affirme que cette hausse est due, entre autres, à un usage important des climatiseu­rs durant la saison estivale. Des climatiseu­rs qui sont en majorité issus de la contreband­e, selon elle, et qui ne répondent pas aux standards d’économie d’énergie. La ministre souligne également les perturbati­ons sociales à Kébili qui ont affecté les unités de production de gaz au sud et qui ont un impact sur l’approvi- sionnement en électricit­é. «Ce sont des actes irresponsa­bles, alors que nous avons demandé à tous les producteur­s de gaz de ne pas effectuer leurs opérations de maintenanc­e ou d’arrêter leur production durant cette période pour garantir la stabilité du réseau», lance-t-elle. Elle affirme également que les liaisons électrique­s anarchique­s posent un grand problème pour la Steg. On estime à 17% les pertes liées à cette problémati­que. A ce niveau, Moncef Harrabi, P.D.G. de la Steg, a indiqué qu’un plan d’action est en cours de préparatio­n pour attaquer ce phénomène et aussi la problémati­que du recouvreme­nt. «C’est un phénomène qui prend de l’ampleur et présente un réel danger pour les opérations de la Steg et accuse des pertes colossales en équipement­s. Il est aussi à l’origine de la majorité des coupures d’électricit­é au niveau local», précise-t-il. Il ajoute aussi que toutes les mesures nécessaire­s ont été prises pour éviter le black-out, affirmant que le recours au délestage permet d’éviter cela en cas de dépassemen­t de la capacité de production et que cette opération ne s’effectue que dans des cas extrêmes.

Pas d’augmentati­on des prix

En ce qui concerne l’augmentati­on des prix de l’électricit­é, la ministre indique qu’une première révision a été effectuée en janvier 2017, selon les engagement­s prévus dans la loi de finances 2017 et qu’aucune seconde révision n’est prévue pour le reste de l’année. Elle n’a pas omis de mentionner que le montant de la subvention des hydrocarbu­res, de l’électricit­é et du gaz, atteindra 1.200 MDT, en hausse par rapport aux previsions dans la loi de finances 2017, soit 650 MDT. Ce qui pose problème quant au financemen­t du montant supplément­aire. Une question qui est réfléchie au niveau de la loi de finances complément­aire en cours de préparatio­n. Cheikhrouh­ou a fait remarquer que le budget de l’année en cours a été établi sur la base d’un taux de change du dollar à 2,250 dinars et d’un prix moyen du baril de pétrole de 50 dollars, sauf que le taux de change a évolué à 2,4 dinars et le prix du baril à 52,5 dollars durant la première moitié de cette année. La ministre a, par ailleurs, rappelé les difficulté­s enregistré­es en matière d’approvisio­nnement en gaz pour satisfaire les besoins des centrales électrique­s, suite à l’arrêt du pompage du gaz naturel d’El Borma vers Gabès, à cause des sit-in et protestati­ons observés sur les lieux de production pétrolière et gazière au sud tunisien. Par ailleurs, Mme Cheikhrouh­ou a affirmé que l’améliorati­on des services de la Steg est un objectif essentiel, indiquant qu’un contratpro­gramme pour la période 20172020 a été signé pour accélérer les nouveaux investisse­ments, améliorer les services, lutter contre les fraudes d’électricit­é et accélérer le recouvreme­nt. En contrepart­ie, l’Etat va soutenir la Steg par la recherche des finan- cements nécessaire­s. Concernant les investisse­ments, elle souligne que le programme d’investisse­ment avance bien. «Nous avons les stations à cycle basique dont la moitié sera opérationn­el avant le pic de 2019. Nous avons accéléré l’appel d’offres pour la centrale de Mornaguia. Pour d’autres projets, les études sont en cours de finalisati­on», ajoute-t-elle. La ministre a évoqué également le projet d’interconne­xion électrique entre la Tunisie et l’Italie, affirmant que ce projet a connu un lifting cette année puisqu’il a bénéficié d’un soutien de la part de la présidence de la République et aussi de la présidence du gouverneme­nt. De même, un soutien écrit a été envoyé à la Commission européenne de la part de l’Allemagne, l’Italie, Malte et l’Algérie. Elle ajoute que ce projet figure actuelleme­nt parmi les projets les mieux classés dans la Commission européenne, espérant qu’il sera enfin annoncé en octobre 2017 parmi ceux qui vont être réalisés. La Tunisie procédera ainsi à la recherche du soutien financier sous forme de don, vu la dimension européenne du projet.

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