Frappe aérienne dans le Sud
Au moins 8 civils blessés
AFP — Au moins huit civils afghans ont été blessés avant-hier soir lors d’une frappe aérienne dans le sud du pays, a-t-on appris auprès de sources médicales locales qui ont attribué ce raid aux «forces étrangères». «Au moins huit personnes, des civils acheminés dans notre hôpital, ont été blessées par une frappe aérienne des forces étrangères», a indiqué hier à l’AFP Zia-Ul-Rahman, directeur de l’hôpital gouvernemental de Tarin Kot, capitale de la province d’Uruzgan. Selon lui, cinq femmes, deux enfants et un jeune homme figurent parmi les victimes. Un médecin de la localité touchée, Sajawal Kala, proche de Tarin Kot, a rapporté un bilan identique : «Huit civils afghans ont été blessés la nuit dernière par une frappe aérienne étrangère», a affirmé le Dr Ehsanullah Ehsan à l’AFP. Selon lui, l’incident s’est produit vers 22h00 (17h30 GMT) avanthier à Sajawal Kala. Par crainte d’un nouveau bombardement, les habitants ont évacué leurs maisons à la hâte pour passer la nuit à la belle étoile, a-t-il précisé. Contactées par l’AFP, les forces américaines à Kaboul n’ont ni confirmé ni infirmé ces informations. Seules les forces américaines conduisent, avec les forces afghanes, des frappes aériennes contre les positions des talibans ou du groupe Etat islamique, au nom de la lutte contre le terrorisme. Un porte-parole des talibans, Zabiullah Mujahid, a affirmé dans un communiqué qu’un «bombardement des forces étrangères sur Sajawal Kala a fait au moins sept morts et 25 blessés parmi les civils». Les bavures des troupes étrangères alimentent la rancoeur de la population afghane contre la coalition déployée sous bannière de l’Otan. Le dernier incident d’ampleur, en février 2017, avait fait 18 morts parmi la population du Helmand (sud), province voisine de l’Uruzgan, selon la Mission des Nations unies en Afghanistan (Manua). En novembre, une frappe officiellement dirigée contre de hauts responsables talibans dans la région de Kunduz (nord) avait fait 32 morts et 19 blessés, dont de nombreuses femmes et enfants, selon une enquête de la Manua, et déclenché des manifestations de colère. L’ONU avait condamné cette bavure qui, selon elle, «sape les efforts en faveur de la paix et de la stabilité en Afghanistan». L’une des pires bavures de l’histoire récente de l’Afghanistan reste le bombardement de l’hôpital de Kunduz géré par Médecins Sans Frontières (MSF) en octobre 2015, qui avait causé la mort de 42 patients et membres du personnel.