La Presse (Tunisie)

Plage ou… porcherie ?

Entassés dans un minuscule ruban de sable, du côté de la corniche, les baigneurs et compagnie se retrouvent dans une promiscuit­é insalubre sur tous les plans.

- Foued ALLANI

Même l’eau est devenue chargée de tous genres de déchets. Emballages de produits alimentair­es, sachets et bouteilles en plastique, écorces de pastèques et de melon et autres, mais en grande quantité. Que dire alors de la plage ! C’est ce que nous avons constaté tout récemment à Hammam-Chatt, dont la plage est pourtant réputée la meilleure parmi les plages aménagées de la banlieue sud de Tunis. Remarque importante, c’était au milieu de la semaine et non au cours du week-end. Imaginons alors la situation, si c’était le cas. Cette plage de ladite localité est, il faut le dire, la plus accessible pour ceux qui prennent le train de la banlieue-sud de Tunis. Car elle est à moins de 1.500 mètres de la gare, et l’avenue des martyrs du 1er octobre 1985, qui relie la gare à la corniche est bien ombragée et offre des dizaines de commerces de bouche. Entassés dans un minuscule ruban de sable, du côté de la corniche, les baigneurs et compagnie se retrouvent dans une promiscuit­é insalubre sur tous les plans. La densité des parasols fixes loués chacun avec une table et des chaises en plastique étant très élevée. On dirait un camp de réfugiés. Autre remarque : absence flagrante de poubelles. Le reste de la plage, côté sud, comme côté nord de la cor- niche, est moins chargé, surtout la partie située du côté de l’Institut supérieur de Bir El Bey, puis de la forêt. Une plage encore sauvage, qui s’étale sur cinq kilomètres, mais sûre, puisque surveillée par les agents de la Garde nationale. Une interventi­on de la part des autorités est donc nécessaire afin de résoudre ce problème de la densité surélevée des parasols. Il y va de la santé et de la sécurité des estivants, ainsi que pour la sauvegarde du littoral. A cause de tous ces déchets, impossible de penser s’asseoir le soir et la nuit sur la plage sans être assailli par les fourmis. Depuis 2000, l’année de sa création, la Jeune chambre de Hammam-Chatt organise des campagnes de propreté de la plage. Nous avons pris part à plusieurs d’entre elles et le constat est formel, il y a une absence flagrante de civisme chez nos concitoyen­s.

Il est fréquent de tomber sur des couches sales pour bébés enfouies dans le sable. Si des mères censées être la première école pour les génération­s futures se comportent de la sorte, il ne faudrait donc plus blâmer ceux qui jettent des pots de yaourt ou des bouteilles en plastique vides. Une action sérieuse est à entreprend­re afin de mettre de l’ordre dans nos plages.

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