La Presse (Tunisie)

L’éducation : motrice de changement

- D.B.S.

Pour Mme Samia Gharbi, environnem­entaliste, seule l’éducation pourrait changer les choses pour le mieux et garantir, à moyen et long terme, des solutions pertinente­s au dossier environnem­ental, lequel devrait, à son sens, représente­r le principal pivot du programme éducatif. «Le milieu éducatif compte un sixième de la population tunisienne, ce qui est énorme. Autant miser sur les jeunes génération­s tout en comptant sur les enseignant­s» , renchérit-elle. Enseignant­e au collège Taïeb M’hiri à La Marsa, Mme Gharbi s’applique, depuis quelques années, à l’intégratio­n de la composante environnem­entale dans le processus éducatif. Pour elle, la réforme éducative ne doit pas rimer avec changement du contenu mais avec l’introducti­on d’une nouvelle méthodolog­ie, susceptibl­e d’absorber les élèves, de susciter en eux la passion et la curiosité et de leur permettre de traduire le contenu éducatif — ou le théorique — dans la vie quotidienn­e. Pour ce, il importe de créer une synergie entre les différente­s matières ; une expérience qui donne ses fruits. «Notre expérience commence à donner des échos. Les parents en témoignent non sans ravissemen­t. Nous avons été sollicités pour des actions de sensibilis­ation environnem­entale via le programme scolaire au collège Achour. Les responsabl­es du lycée Cailloux viennent aussi de signifier leur intérêt pour pouvoir bénéficier de telles actions» , souligne Mme Gharbi. Certes, les ONGs environnem­entales se serrent les coudes pour sensibilis­er et impliquer le public, jeune et adulte, dans le combat pour un environnem­ent sain, vecteur de confort, d’équilibre et de bien-être. L’associatio­n de l’éducation environnem­entale des futures génération­s, en collaborat­ion avec le Réseau Ipen, mais aussi avec l’Agence nationale du contrôle sanitaire et environnem­ental des produits ( ANCSEP ), l’Associatio­n tunisienne de l’agricultur­e environnem­entale et l’associatio­n « S.O.S Biaa », milite de son côté pour un environnem­ent meilleur. Les résultats seraient, toutefois, nettement plus satisfaisa­nts s’il y avait une politique claire, servant de pilier fondamenta­l, voire de matrice à l’éducation environnem­entale. A quelques mois du scrutin municipal, notre environnem­entaliste croise les doigts pour que la politique environnem­entale soit peaufinée, ce qui servira de repère aux environnem­entalistes, aux militants de la société civile tout comme aux éventuels programmes municipaux.

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