Un gouvernement fort redevable de la relance
Le fait est que Youssef Chahed, que le président Caïd Essebsi avait proposé comme clé de voûte pour le gouvernement d’union nationale, a su faire ses preuves tant en matière de leadership que dans la gestion des dossiers les plus délicats, n’étaient les d
Le fait est que Youssef Chahed, que le président Caïd Essebsi avait proposé comme clé de voûte pour le gouvernement d’union nationale, a su faire ses preuves tant en matière de leadership que dans la gestion des dossiers les plus délicats, n’étaient les diktats, les mises en cause idéologiques et les lignes rouges que l’on sort à tour de bras comme prémices d’un présupposé «carton rouge»
L’équipe Chahed, qui accuse désormais trois vacances et qui doit affronter l’élaboration d’une loi de finances décisive incluant d’indispensables réformes audacieuses, va donc — c’est désormais imminent — s’adjoindre six ou sept nouveaux venus et se séparer de trois ou quatre ministres. La négociation avec les partis gouvernementaux ou proches a été, cette fois-ci, implicite, prenant le relais de plusieurs mois de critiques, d’insinuations, de pressions, de rumeurs puis d’accusations pêle-mêle relayées par les réseaux sociaux et certains députés qui se spécialisent dans les dénonciations. Le fait nouveau est, sans aucun doute, le regain d’autorité dont se prévaut Youssef Chahed fort d’un appui populaire manifeste pour sa déclaration de guerre aux corrompus notoires et la détermination qu’il réserve à ce dossier vital, malgré la modestie des moyens juridiques et administratifs.
Des impératifs qui ne peuvent plus attendre
Mais le fait est également qu’au terme d’une année pleine de primature, le chef du gouvernement maîtrise mieux les mécanismes de gouvernement et les dossiers majeurs qui incombent au pays. La découverte de l’«affaire» mettant en cause Fadhel Abdelkefi et les déclarations de Rached Ghannouchi sur Nessma ont, certes, représenté des moments d’incertitude inattendus, mais l’homme est désormais parfaitement au fait de son dossier. Et il sait que si quelques postes attribués aux partis sur une base de compétence ne mettent pas en cause l’indispensable cohésion du gouvernement, celui-ci se doit d’être fort, uni et déterminé sur les impératifs majeurs qui ne peuvent plus attendre.
Placer des symboles d’appartenance
D’où le danger de voir certains partis, et non des moindres, vouloir placer coûte que coûte des symboles d’appartenance à des postes d’efficacité technique ou de savoir-faire politique. Comme cette bataille pour maintenir commerce et industrie liés ou cette autre pour s’attribuer les finances. Trois ministères nécessitant de hautes compétences engagées. Le fait est que Youssef Chahed, que le président Caïd Essebsi avant proposé comme clé de voûte pour le gouvernement d’union nationale, a su faire ses preuves tant en matière de leadership que dans la gestion des dossiers les plus délicats, n’étaient les diktats, les mises en cause idéologiques et les lignes rouges que l’on sort à tour de bras comme prémices à un présupposé «carton rouge». Or, face à un chef de gouvernement investi des pouvoirs constitutionnels qu’est le nôtre, qu’ils soient jaunes ou rouges, les cartons de la «mise à genoux» doivent disparaître. Car la confiance attribuée au gouvernement solidaire est un mandat remis au chef du gouvernement. C’est lui qui forme l’équipe et qui la remanie, et c’est lui qui assume de bout en bout son programme. Ce programme sur la réalisation duquel sera jugé le gouvernement fort redevable de la relance que nous attendons.