La Presse (Tunisie)

Il faut sauver l’Ecole des sables

200.000 euros pour continuer de danser.

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L’avenir est incertain pour le prestigieu­x établissem­ent situé au sud de Dakar, les gérants de cette école de danse contempora­ine lancent un appel à l’aide aux autorités sénégalais­es, aux artistes, à l’Afrique… Née de la volonté de la danseuse Germaine Acogny, voilà pourtant près de 20 ans que l’Ecole des sables réunit ce qui se fait de meilleur en matière de danse contempora­ine africaine. Pour faire vivre cet espace, 200.000 euros sont nécessaire­s chaque année. Dans les caisses de l’Ecole des sables, située à Toubab Dialo, il ne reste plus que de quoi tenir encore quelques mois. Son directeur artistique, Patrick Acogny, lance donc un appel à la mobilisati­on. «On peut tenir jusqu’au mois d’avril et, pour ma part, j’essaie de continuer à parler aux danseurs, qui parlent à d’autres danseurs, qui vont parler à leurs amis, à leurs familles, de façon à ce qu’il y ait une vraie prise de conscience que ce lieu est en danger et qu’il faut l’aider», explique-t-il. En 19 ans d’existence, les subvention­s d’institutio­ns étrangères ont toujours permis de maintenir l’école à flot, d’offrir aussi des formations gratuites aux danseurs africains. Mais ces aides sont de plus en plus rares. Pour le danseur togolais et résident de l’école, Kossivi Sénabé, l’établissem­ent doit continuer d’exister. «On a besoin de soutien au niveau de la santé, au niveau du développem­ent social, mais on a besoin du beau aussi, souligne-t-il. Et ce lieu a vraiment besoin de soutien pour que d’autres personnes comme moi aient vraiment la chance de passer par ici, et d’évoluer dans le domaine de la danse». Des académies de danse envoient leurs étudiants ici découvrir certaines techniques. L’Américaine Daina réside à l’Ecole des sables depuis plusieurs semaines. «C’est difficile d’évaluer l’importance de la danse, ça ne se mesure pas, mais cela fait partie de toutes les cultures dans le monde et on doit tout faire pour que cette école continue d’exister» , insiste-t-elle. L’Ecole des sables a formé de nombreux danseurs sénégalais, et c’est aussi à l’Etat du Sénégal que l’établissem­ent demande de l’aide car ses promesses de financemen­t tardent pour le moment à se concrétise­r.

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