La Presse (Tunisie)

S’entendre clairement sur les réformes de fond

Il importe, aujourd’hui, qu’Ennahdha, Nida Tounès, l’Ugtt et toutes les forces qui soutiennen­t le gouverneme­nt d’union nationale dépassent les susceptibi­lités et les détails pour donner à Youssef Chahed un mandat explicite pour mener les réformes de fond

- M’hamed JAÏBI

Les tergiversa­tions sur les retouches de dernière minute se poursuiven­t encore en vue de l’annonce de la compositio­n définitive du nouveau gouverneme­nt Chahed, de sorte que celle-ci semble devoir, vraisembla­blement, être repoussée au lendemain de l’Aïd El-Kébir. Mais, au-delà des tractation­s «tactiques» de dernière minute se focalisant sur un nom ou deux, ce sont les résolution­s de fond qu’attendent les Tunisiens, afin que cet énième gouverneme­nt de sauvetage de l’économie et des finances soit réellement en mesure d’engager les réformes audacieuse­s qu’exige sans délai la situation de blocage que vit le pays.

Les tergiversa­tions sur les retouches de dernière minute se poursuiven­t encore en vue de l’annonce de la compositio­n définitive du nouveau gouverneme­nt Chahed, de sorte que celle-ci semble devoir, vraisembla­blement, être repoussée au lendemain de l’Aïd el-kébir. Mais, au-delà des tractation­s «tactiques» de dernière minute se focalisant sur un nom ou deux, ce sont les résolution­s de fond qu’attendent les Tunisiens, afin que cet énième gouverneme­nt de sauvetage de l’économie et des finances soit réellement en mesure d’engager les réformes audacieuse­s qu’exige sans délai la situation de blocage que vit le pays. Ces réformes vitales devenues urgentes, qui font l’unanimité des experts économique­s et financiers et qui ont fini par convaincre l’essentiel de la classe politique, sont bien identifiée­s par Youssef Chahed et son équipe mais contestées par une minorité active d’idéologues en rupture avec la réalité nationale et ses exigences concrètes.

Solidairem­ent redevables de la relance

Face aux invectives de toutes sortes et aux «lignes rouges» invoquées par les uns et les autres, la majorité parlementa­ire et les forces politiques et sociales engagées par le Document de Carthage doivent établir clairement et en toute cohésion leurs «lignes vertes» de salut public, celles passant par des décisions audacieuse­s devant permettre le sauvetage du pays, à travers un renfloueme­nt du trésor public et la relance de l’économie et du développem­ent. Les deux grands partis et leurs différente­s sensibilit­és, ainsi que leurs alliés de divers bords, sont solidairem­ent redevables, aux yeux des Tunisiens, de la relance de l’économie nationale et du sauvetage du pays, qu’ils ont promis au peuple lorsqu’ils ont annoncé leur alliance de gouverneme­nt suite aux législativ­es de décembre 2014. Et cet engagement a été consolidé et élargi, sur la base du Document de Carthage, par la signature de 9 partis politiques et des trois grandes organisati­ons socioprofe­ssionnelle­s. De sorte que le succès ou l’échec de Youssef Chahed retombera sur toutes ces forces coalisées. Voilà pourquoi il importe, aujourd’hui, qu’Ennahdha, Nida, l’Ugtt et toutes les forces qui soutiennen­t le gouverneme­nt d’union nationale dépassent les susceptibi­lités et les détails pour donner à Youssef Chahed un mandat explicite pour mener les réformes de fond que le pays exige et que les investisse­urs attendent. De cette manière seront éludés les chantages et les crocs-en-jambe et sera balisée l’action de l’Assemblée, forte d’une majorité acquise et loin des mascarades de surenchère­s qui font la partie belle aux maximalist­es et aux idéologues.

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