Qui sème le vent récolte la tempête
La déferlante bardolaise a eu raison d’un Club Africain qui a parfois évolué sans filet de sécurité !
La déferlante bardolaise a eu raison d’un Club Africain qui a parfois évolué sans filet de sécurité !
La première chose qui vient à l’esprit quand on parle du CA d’aujourd’hui, c’est son système de jeu en 3-5-2. S’il semble revenir à la mode, rares sont encore les équipes qui le pratiquent dans nos contrées. Et pour cause, il demande un énorme travail tactique à des joueurs majoritairement formés dans des systèmes à 4 défenseurs, comme ce fut le cas pour le CA de la saison passée. Chez les «Rouge et Blanc», au-delà de cette organisation prônée par le Lombard Marco Simone, ce qui fait la spécificité de l’équipe, c’est forcément son comportement au moment de récupérer le ballon. En clair et pour développer, cette déclinaison tactique doit permettre aux joueurs de mettre une énorme pression dans les 30 mètres adverses, bien aidés en cela par la présence de deux attaquants et deux milieux couverts par une sentinelle (l’avantage naturel du 3-5-2). L’idéal serait ainsi de voir les Clubistes bloquer toute une défense en faisant sortir les attaquants (Ondama et Khelifa par exemple) sur les défenseurs centraux, et les relayeurs (Anabila ou Ghazi Ayadi et Ben Yahia) sur les latéraux adverses. Aussi, Darragi pourrait même quitter sa position devant la défense afin de suivre un milieu de terrain qui décrocherait pour venir aider à la relance. Dans ce cas de figure, et comme pour toutes les autres équipes, l’objectif du CA est bien évidemment de forcer la relance longue de l’adversaire, en s’appuyant ensuite sur la puissance athlétique de ses défenseurs centraux pour récupérer le ballon à la retombée. Sauf que volet vélocité défensive, à l’exception de Ifa, Sami Hammami et Fakhri Jaziri sont encore à court… Bref, pour le staff technique, sans prétendre qu’il y a erreur sur la « marchandise », le système adopté ne permet pas d’atteindre le but recherché, soit être capable de maintenir le bloc très haut sur le terrain, une fois installé dans le camp adverse. Nous l’avons noté face au Stade Tunisien avec ces vagues successives stadistes (surnombre manifeste) une fois le ballon chipé aux Clubistes. La spécificité du système prôné par le coach italien du CA se trouve justement après ce premier pressing. Sauf que quand l’adversaire parvient à ressortir «proprement» le ballon de ses 30 mètres, il y a péril en la demeure (Atef Dkhili est même devenu un libéro de fortune parfois). Les puristes l’on remarqué à maintes reprises durant le dernier derby face aux Bardolais. Là où la majorité des équipes placent leur première ligne défensive à l’entrée du rond central, le bloc clubiste redescend très bas, ce qui fait que les attaquants sont positionnés bien loin du ballon. A ce niveau, le travail des attaquants est primordial pour ralentir les sorties de balle des Fouzai & co. En se positionnant dans l’axe, et en maintenant une pression sur la transition, ce dernier a même forcé le CA à jouer latéralement, permettant de facto le repli du reste du bloc stadiste.
Vagues successives
Le Stade Tunisien a ainsi formé un bloc extrêmement compact, positionné entre l’entrée de sa surface de réparation et celle du rond central. Et, pour peu qu’il apprécie la maîtrise du ballon (comme noté en fin de match), le ST a pu alors faire tourner librement dans le camp clubiste ! Pour le CA, lors du temps additionnel de la seconde période, ce fut pénible. Il n’était plus seulement question de trouver les brèches, mais de chercher les relais permettant de gagner du terrain tout d’abord. Sauf qu’en face, Mohamed Kouki a vu juste. Le pressing est déclenché et le surnombre est créé sans que les pivots du CA n’aient le temps de revenir au charbon. Il s’en est d’ailleurs fallu de peu pour que le ST enfonce le clou. Oui, il ne faut pas se voiler la face. Ce fut difficile pour le CA de trouver des relais pour traverser le bloc stadiste dans l’axe et même sur les côtés. Là, c’est aussi la qualité individuelle qui est pointée du doigt. Car à moins d’enchaînements techniques de très haut vol, individuels ou collectifs, la densité stadiste fut telle que le CA dut déchanter à terme. En clair, la citadelle bardolaise était imprenable en seconde mitemps. Les attaquants, à l’instar de Ahmed Hosni, ont même bloqué les joueurs adverses chargés de la création. Et les défenseurs se sont occupés des attaquants (Manoubi Hadded et Khelifa). Lors de ce format entre le CA et le ST, l’organisation stadiste a finalement forcé l’adversaire à abuser des décrochages pour tenter d’offrir des solutions, en vain. Même quand le CA écarte le jeu, le ST, via l’un de ses latéraux concernés, quitte l’alignement défensif et attaque le porteur de la balle. Ce fut payant, surtout quand ça permet ensuite la remontée du bloc afin de partir en contre-attaque face à un adversaire qui a joué sans filet de « sécurité » lors du dernier quart d’heure !