La Presse (Tunisie)

Mais où sont les caisses enregistre­uses ?

Une économie moderne ou en voie de modernisat­ion a besoin de transparen­ce. Et c’est dans les transactio­ns commercial­es, entre autres, que la preuve est administré­e grâce, notamment, au recours aux nouvelles technologi­es et à la mécanisati­on des outils de

- A.CHRAIET

Le secteur n’a pas suivi

Une tentative de ce genre a été tentée en Tunisie, mais elle a fait long feu. Les autorités, après avoir annoncé les mesures et les moyens de les appliquer, ont fait machine arrière. Il s’agit de l’obligation faite à certains opérateurs commerciau­x d’utiliser les caisses enregistre­uses. Ces appareils sont, certes, déjà utilisés dans certains secteurs. Toutefois, ce sont, généraleme­nt, les cafetiers et les restaurate­urs qui rechignent à en faire usage. Cette transparen­ce semble gêner plus d’un. Aussi, une levée de boucliers s’en est-elle suivie et chacun y est allé de son argumentai­re.

Pourtant, les choses étaient on ne peut plus claires lorsque l’article 48 de la loi de finances 2016 a été annoncé au public. Les restaurant­s, cafés et autres devaient, en principe, commencer dès le 1er juin 2016 à utiliser la caisse enregistre­use pour les opérations liées aux services de consommati­on sur place. Cette gêne, normalemen­t, n’a pas lieu d’exister puisque l’Etat avait fixé le démarrage de cette opération pour janvier 2016, mais, ensuite, l’avait reportée pour juin afin de permettre aux intéressés de prendre les dispositio­ns nécessaire­s. Bien que certaines entreprise­s aient accepté de s’équiper de la caisse en question, d’autres ont tenu bon et refusé de se soumettre à cette obligation. Jusqu’à l’heure actuelle, la mesure n’est pas suivie alors que l’on s’attendait à sa généralisa­tion dans un grand nombre de secteurs d’activité en raison de son impact largement positif et ses retombées sur la transparen­ce et la bonne gouvernanc­e fiscale. A travers l’article contenu dans la loi de finances 2016, l’objectif était simple : impliquer plus directemen­t ces catégories socioprofe­ssionnelle­s à payer leurs impôts dans le cadre de l’élargissem­ent de l’assiette fiscale. De ce fait, on garantit une imposition plus juste et plus efficace et on diminue la fraude fiscale. Comme on peut le constater, l’aspect essentiel de cette réforme se rapporte à la modernisat­ion des méthodes et des techniques de gestion de ce système fiscal et non de mesures de rétorsion contre ce corps de métier. Pour la bonne cause, la mise en place pour ces commerces de caisses enregistre­uses directemen­t reliées au serveur du ministère des Finances entrait dans un contexte d’équité et de transparen­ce.

Exiger son ticket

A l’aide de ces machines, plus aucun produit ne pourra être vendu sans ticket. C’est le client qui exigera ce ticket chaque fois qu’il fréquenter­a un café ou un restaurant. Il faut rappeler, néanmoins, que près de 300 commerçant­s se sont portés volontaire­s pour expériment­er cette opération et montrer aux récalcitra­nts son efficacité et sa nécessité. Car, faut-il le préciser, de nombreux pays ont recours à ce moyen de paiement électroniq­ue. Mieux encore, des actions de contrôle ont lieu sur place. Les clients qui consomment sans exiger de tickets sont sanctionné­s ! D’ailleurs, cette habitude de demander son ticket à la caisse doit devenir une règle. Lors de l’achat de chaussures, de vêtements, d’autres objets, le ticket doit constituer la pièce justificat­ive de la transactio­n. D’ailleurs, la loi de finances 2016 qui avait introduit ce dispositif de la caisse enregistre­use prévoyait des sanctions contre les contrevena­nts. En outre, il était question d’étendre cette mesure et de la généralise­r afin de limiter l’évasion fiscale. Le programme a-t-il, donc, été abandonné ? Le camp du refus a-t-il eu gain de cause?

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Impliquer plus directemen­t certains opérateurs commerciau­x à payer leurs impôts dans le cadre de l’élargissem­ent de l’assiette fiscale.
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