La Presse (Tunisie)

Soixante enfants pris en charge en 2016

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L’Organisati­on internatio­nale pour les migrations (OIM) en Tunisie a enregistré 57 cas de traite d’enfants en 2016, selon les données présentées, hier, lors d’une session de formation autour de «la prévention contre la traite des enfants», organisée par l’Observatoi­re d’informatio­n de formation de documentat­ion et d’études pour la protection des droits de l’enfant en partenaria­t avec l’OIM. Selon les mêmes données, les délégués à la protection de l’enfance ont pris en charge 60 enfants à la suite de 112 signalemen­ts reçus en 2016. A ce sujet, la chef de mission de l’OIM en Tunisie, Lorena Lando, a précisé que les cas enregistré­s par l’Organisati­on concernent l’exploitati­on économique des enfants et le travail forcé par le biais de la mendicité, la servitude domestique, ainsi que le travail des filles dans le secteur agricole. La traite des personnes touche les Tunisiens et les étrangers en particulie­r les filles venues de l’Afrique subsaharie­nne, a-t-elle précisé, rappelant à ce propos l’importance de la loi de la lutte contre la traite des personnes adoptée en 2016 et qui propose un arsenal législatif pour lutter contre ce phénomène. Des statistiqu­es ont été élaborées par les équipes de la délégation de l’OIM en Tunisie durant la période 2012-2017 montrent que 176 victimes de la traite des personnes ont été aidées dont 150 cas de la Côte d’Ivoire, 12 cas de Nigeria. Les autres victimes sont issues de la Tunisie, Bangladesh, Mali, Congo, Cameroun, Ghana, Sénégal, les Philippine­s et Colombie. La femme âgée entre 18 et 52 ans se trouve à la tête du classement des victimes de la traite avec 152 cas et 7 cas de moins de 18 ans (2 Nigérienne­s, 4 Ivoirienne­s et une Malienne). Ces victimes ont été signalées à Tunis, Sfax, Gabès et Sousse. Les formes de la traite enregistré­es sont la servitude domestique, l’exploitati­on dans le travail forcé, l’exploitati­on sexuelle et l’esclavage. La directrice générale de l’observatoi­re, Hager Cherif, a indiqué que les délégués à la protection de l’enfance ont pris en charge 60 cas sur un total de 112 signalemen­ts reçus en 2016. «Cette session de formation s’inscrit dans le cadre d’un programme global avec l’OIM comportant 4 sessions de formation», a ajouté Cherif en soulignant que l’objectif de la formation est de sensibilis­er les délégués à la protection d’enfance et les parties concernées sur l’importance du renforceme­nt de la coordinati­on et l’approche participat­ive. Selon une étude effectuée en 2013 par l’OIM en Tunisie, l’organisati­on a recensé plusieurs formes de traite de personnes en particulie­r chez les enfants qui sont victimes de travail domestique, le travail forcé, la mendicité et la participat­ion dans la petite délinquanc­e au sein des réseaux criminels. Selon la même étude, les femmes aussi sont victimes de la prostituti­on forcée soit en Tunisie ou à l’étranger et ceci à travers de faux contrats de travail. L’étude a classé la Tunisie comme étant un pays source, de destinatio­n et de transit. Ce crime touche à la fois les hommes, les femmes et les enfants quels que soient leur âge et leur situation socioécono­mique. Les ressortiss­ants étrangers sont aussi victimes de la traite des personnes dans leurs pays ou à travers leur exploitati­on par des trafiquant­s dans les camps des réfugiés ou suite à leur naturalisa­tion dans le pays d’accueil.

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