Les solutions existent
LE raz-de-marée de l’espace urbain par les peaux de mouton « sacrifiés » et par les monticules de déchets abandonnés à l’air libre, caractérisant la célébration de la fête de l’Aïd El Idha, a bien eu lieu. Paradoxalement, certains quartiers de la capitale se sont distingués, cette année, et à la surprise générale, par une propreté inhabituelle. Il semble que les instructions du ministère des Affaires locales ont été bien entendues par les responsables de certaines communes qui, à leur tour, ont mobilisé les agents de la police de l’environnement dont ils disposent. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour toutes les communes. Le résultat a été que le passage de ces « policiers » a eu l’effet escompté, notamment sur les services municipaux qui ont fait convenablement leur travail et sur les citoyens qui ont été astreints à respecter les règles imposées. Autre fait remarquable cette année encore : les peaux de mouton n’ont pas trouvé preneur comme à l’accoutumée. Pendant les trois jours de l’Aïd, elles ont traîné sur la voirie ou débordaient des containers. Dans un passé récent, ces peaux étaient les premières à disparaître de l’espace urbain, convoitées par des récupérateurs qui les revendaient aux tanneries, d’autres pour les tondre et récupérer la laine. Leur collecte réduisait considérablement le volume des déchets ramassés par les engins municipaux.
La récupération tout comme le recyclage des déchets sont connus pour être des mécanismes de protection de l’environnement, notamment urbain, et à plus large échelle de développement économique et social durable. On gagnerait en Tunisie à développer ces mécanismes pour faire d’une pierre plusieurs coups : protéger l’environnement et les ressources naturelles, créer des emplois à travers la mise en place de microentreprises, par exemple de collecte qui n’exigent pas au départ un lourd investissement, puis booster un créneau fort porteur : l’économie verte. L’expérience lancée par le passé avec les bouteilles en plastique a réussi. Les métaux également. Recyclés, ils font partie des produits exportés. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?
A l’heure où la crise de l’eau bat son plein, il est plus judicieux d’oeuvrer en faveur de l’amélioration qualitative et quantitative du traitement des eaux usées et de dégager des ressources hydriques non conventionnelles pour l’agriculture et pour diverses autres utilisations préservant ainsi l’eau potable ? Idem pour les déchets organiques qui peuvent être transformés en engrais au lieu de « noyer » les décharges publiques et anarchiques. Ces techniques sont anciennes et connues en Tunisie, elles peuvent être redynamisées dans le cadre d’un partenariat public-privé. Les solutions existent pour les défis qui se posent à la Tunisie, pour peu que la bonne volonté et la bonne foi réinvestissent les esprits.
la récupération tout comme le recyclage des déchets sont connus pour être des mécanismes de protection de l’environnement, notamment urbain, et à plus large échelle de développement économique et social durable. On gagnerait en tunisie à développer ces mécanismes pour faire d’une pierre plusieurs coups : protéger l’environnement et les ressources naturelles, créer des emplois à travers la mise en place de microentreprises