La Presse (Tunisie)

L’affluence des acheteurs continue

Avec la dégringola­de du pouvoir d’achat, se procurer des habits devient presque un luxe. Malgré tout, les Tunisiens ne peuvent s’en passer, surtout quand il s’agit des femmes. Elles ont toujours leur plan B pour satisfaire leurs besoins en recourant à la

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Avec la dégringola­de du pouvoir d’achat, se procurer des habits devient presque un luxe. Malgré tout, les Tunisiens ne peuvent s’en passer, surtout quand il s’agit des femmes. Elles ont toujours leur plan B pour satisfaire leurs besoins en recourant à la friperie.

Pour mieux sonder la rue, il n’y a pas mieux que la grande friperie située à la cité Ibn Khaldoun, une des friperies les plus réputées du Grand-Tunis. C’est la destinatio­n des accros de la mode mais aussi de plusieurs familles qui ont du mal à joindre les deux bouts. Des étals recouverts de pergolas couvrent une très grande superficie avec un type d’articles bien précis pour chacun. Il y a ceux qui sont dédiés pour les vêtements des enfants et d’autres qui exposent les jeans. De temps en temps, un vendeur annonce en criant le prix des articles. Comme un prédateur, dès qu’il voit de potentiels acheteurs, il commence à s’égosiller. Des jeunes filles, telles des abeilles tournent autour de ces étals. Pour elles, la fripe est, de loin, leur source d’approvisio­nnement. «Le même article se vend dans les boutiques à des prix faramineux. De surcroît, les articles à la mode ne sont pas soldés. D’ailleurs, je ne comprends point d’où proviennen­t ces vêtements exposés durant les périodes de soldes. Ils sont très moches», avoue une jeune étudiante, d’une façon sarcastiqu­e, tout en poursuivan­t son tri. « C’est la rentrée scolaire. Je dois me procurer en vêtements. Mais, avec les frais d’inscriptio­n, le coût du loyer et du transport, je n’y arrive plus. La fripe est mon sauveur. Mais il ne faut pas en parler, devant les vendeurs, ils augmentero­nt les prix », rétorque sa copine qui, elle aussi, n’a cessé de fouiller continuell­ement dans les vêtements étalés.

Tout est normalisé

Dans cette friperie, il y a une devise. Dix à quinze dinars pour les articles féminins de mode, sept dinars pour les chemises hommes, trois dinars pour les vêtements de bébé. Un tarif de cinq dinars pour les articles moins neufs ou qui portent de petits défauts. La clientèle est vraiment variée. A vrai dire, la majorité des ache- teurs sont des jeunes filles. Des mères avec leurs enfants fouillent minutieuse­ment les étalages pour en tirer les meilleurs habits. Des hommes assez âgés sont perplexes et ne se décident pas. Lors de l’achat d’un seul article, il n’est pas question qu’on vous accorde une remise. Toutefois, dans le cas contraire, des négociatio­ns interminab­les pourront avoir lieu. Au mieux, une déduction de deux ou trois dinars a lieu, lors de l’achat de trois articles et plus. Face à des mères incisives, les vendeurs jettent l’éponge. «Croyez-nous, on n’est pas en train d’empocher de l’argent à la pelle. Nos prix de vente ne sont pas aussi rentables. Mais on est conscient de la pauvreté et de la dégringola­de du pouvoir d’achat des Tunisiens. Les gens ne sont pas riches. Tout le monde est nécessiteu­x», dévoile l’un des vendeurs. C’est révélateur. Pour eux, tout est étudié. La fixation des prix n’est pas arbitraire. Ils réussissen­t quand même à promouvoir leurs marchandis­es.

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