La galère de dénicher un logement
Selon les réglementations de l’hébergement universitaire en vigueur, le droit d’accès à un logement dans un foyer étatique est de deux années pour les étudiantes. Alors qu’il est uniquement d’une seule année pour les garçons. Une fois la durée au cours de
Les quatre gouvernorats de GrandTunis disposent de 66 foyers universitaires dont 24 étatiques et 42 privés, reconnus par l’Office des oeuvres universitaires pour le Nord (Ooun). Ce faible nombre d’établissements est censé contenir des milliers d’étudiants qui affluent de partout, pour s’installer dans les grands campus universitaires. Cette carence en logements universitaires a engendré une véritable crise d’hébergement pour les étudiants qui sont encore sous la tutelle de leurs parents. Ils se trouvent alors face à la galère de la recherche d’une habitation à loyer modique. En effet, les loyers ne cessent de grimper, provoquant ainsi l’alourdissement du coût de la vie estudiantine. Acculés alors à des dépenses inconsidérées, la plupart des étudiants peinent à boucler leur budget. Imen 21 ans, originaire de la ville de Sousse et étudiante à une faculté sise à El Mourouj, dévoile les difficultés auxquelles ses collègues sont confrontés. «Ici à El Mourouj, le prix de la location d’un appartement S+2 pour deux personnes, et qui, par-dessus le marché, n’est pas meublé s’élève à 450 Dt par mois, soit 225 Dt par personne. Plusieurs, parmi les nouveaux bacheliers, renoncent à leurs droits de loger dans les établissements étatiques pour chercher un logement, même si le loyer leur revient très cher. Ils ont raison : les conditions sanitaires sont lamentables dans certains foyers. De surcroît, le foyer où je réside est un peu loin de la faculté. On est obligé de prendre le bus» .
«Je n’ai pas le choix»
Les circonstances sont presque les mêmes partout. «A Monastir par exemple, un appartement S+2 meublé et situé dans une cité résidentielle, à proximité de la faculté de la pharmacie, coûte à peu près 500 Dt», renchérit-elle, navrée. Elle ajoute «Quant à moi, je n’ai pas le choix. Me loger dans les foyers étatiques est mon unique solution. Notre revenu familial est modeste : mes parents sont des fonctionnaires retraités. D’ailleurs, je suis chanceuse. J’ai pu me procurer un lit au sein du foyer étatique, pour la troisième fois consécutive. Les filles ont, exceptionnellement, le droit d’hébergement, pour une troisième année, dans les établissements étatiques. Mais c’est tributaire du nombre des lits vacants ainsi que d’autres conditions dictées par l’Ooun. Et moi, j’ai eu cette chance». Pour nous informer davantage sur les aléas de la recherche des logements, nous avons interrogé d’autres étudiants. Les réseaux sociaux constituent une solution pour dénicher un bon plan d’hébergement universitaire. Des groupes de discussions sur les réseaux sociaux sont ouverts en tant que lieu d’échange d’informations et de renseignements. Les données sur les facultés sont diverses. Pour différencier entre eux, le nom du gouvernorat ou de la faculté en question peut être indiqué. On a jeté un coup d’oeil sur l’une de ces communautés virtuelles. Le groupe est dénommé «les colocataires du TBS». TBS est une référence à la faculté à laquelle les bacheliers sont affectés. Ledit groupe comporte plus de 200 membres. Tous ces internautes sont réunis pour une même fin : dénicher un logement. Pour se renseigner sur le prix de location, chercher un colocataire ou s’enquérir sur un potentiel logement, il suffit de publier la demande. Une suite de réponses et de commentaires se déclenche. Des clichés de chambres ou de salles sanitaires sont partagés. Des avis sur tel ou tel foyer, des mises en garde sur un autre, sont également communiqués. Des coordonnées d’un propriétaire ou d’un locataire sont échangées instantanément. Et tout cela se déroule en l’espace d’un instant. Bref, ces jeunes internautes se servent de ces réseaux sociaux ainsi que de ces communautés virtuelles pour s’entraider et trouver un logement dont les commodités seraient assez satisfaisantes.