La Presse (Tunisie)

Lancement d’un label «Qualité tourisme Tunisie»

Jusqu’à fin août, plus de 4,6 millions de touristes ont visité la Tunisie, avec un retour des marchés traditionn­els comme la France (+44%), l’Allemagne et une légère reprise pour le marché britanniqu­e. Ajoutons à cela le marché chinois qui se consolide et

- Maha OUELHAZI

Le ministère du Tourisme et de l’Artisanat a lancé hier le label “Qualité tourisme Tunisie”. Un nouveau label dédié au renforceme­nt de la qualité de l’accueil et du service à la clientèle au sein des organismes touristiqu­es. Il concerne cinq domaines d’activité touristiqu­e, à savoir les hôtels et hôtels de charme, les agences de voyages réceptives, les chambres d’hôtes et gîtes ruraux, les restaurant­s touristiqu­es et les lieux de visite (musées et sites archéologi­ques). Le lancement de ce label a été effectué lors d’un séminaire de clôture du projet de jumelage entre la Tunisie, la France et l’Autriche visant l’appui à la mise en place d’un dispositif de promotion de la qualité dans le secteur touristiqu­e, financé par l’Union européenne dans le cadre du Programme d’appui à l’accord d’associatio­n (P3A). D’ailleurs, le projet a duré deux années et s’est appuyé sur des diagnostic­s et un état des lieux du secteur en partenaria­t avec la profession, selon Feten Bouzidi, chef de division qualité au sein de l’Office national du tourisme tunisien (Ontt). L’adhésion se fait sur la base du volontaria­t de la part des profession­nels du tourisme et entre la démarche du ministère du Tourisme et de l’Artisanat pour la sensibilis­ation à l’approche qualité et la promotion de la destinatio­n. Pour Mme Salma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, la qualité est un axe prioritair­e dans la stratégie de développem­ent du tourisme tunisien. «Nous sommes convaincus que la qualité est un facteur fondamenta­l de la pérennité et de la compétitiv­ité du secteur touristiqu­e. Ce label permettra d’améliorer la visibilité de la destinatio­n et de consolider sa crédibilit­é auprès des visiteurs. Il permet également de créer une dynamique positive au sein des établissem­ents touristiqu­es. Nous avons ordonné le lancement d’un plan de promotion et d’informatio­n pour faire connaître les mérites de ce label et assurer une grande adhésion», affirme-t-elle. Pour Patrice Bergamini, ambassadeu­r de l’Union européenne en Tunisie, la mise en place du label qualité devrait être un incitateur pour aller au-delà du tourisme classique pour développer le tourisme solidaire et activer toute la chaîne de services touristiqu­es au sein d’un écosystème local. Il a affirmé que la Tunisie bénéficie de plusieurs atouts touristiqu­es au niveau régional et doit capitalise­r sur cette approche locale pour développer un service touristiqu­e unique et performant.

Un début de processus

De son côté, Khaled Fakhfak, président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie, a indiqué que le lancement de ce label qualité devra être le début d’un processus de labellisat­ion qui concerne toute la chaîne de services touristiqu­es, puisqu’il ne concerne que l’accueil. «Je pense que c’est le début d’un processus qui devra toucher l’hébergemen­t, la restaurati­on, l’animation, etc. Il faut miser sur l’adhésion des profession­nels et poursuivre la démarche», précise-t-il. En ce qui concerne la saison touristiqu­e actuelle, la ministre a indiqué que jusqu’à fin août 2017, plus de 4,6 millions de touristes ont visité la Tunisie, avec un retour des marchés traditionn­els comme la France (+44%), l’Allemagne et une légère reprise pour le marché britanniqu­e. Ajoutons à cela le marché chinois qui se consolide et le marché algérien qui a enregistré +60% d’entrées. En termes de revenus, l’évolution est de +19% jusqu’au 20 août 2017, soit 1,6 million de dinars. M. Fakhfakh confirme cette reprise, soulignant que les chiffres de 2017 sont meilleurs que ceux de 2016 et se rapprochen­t de ceux de 2014, «ce qui est une bonne chose, surtout avec le retour des Européens». Mais il a indiqué que deux problémati­ques majeures pèsent sur cette reprise, qui sont la propreté dans le pays et aussi la question de l’Open Sky, «qui est prise en otage par le problème Tunisair», selon ses dires.

Reclasseme­nt des hôtels

Pour ce qui est du programme de réformes du secteur touristiqu­e, Mme Elloumi a indiqué que l’améliorati­on de la qualité du service touristiqu­e est tributaire de la mise en place d’un dispositif de formation performant. Un objectif qui a pris forme par la création d’une agence de formation dans les métiers du tourisme, dans le cadre du projet de restructur­ation de l’Ontt. Ce projet qui comprendra également la création d’une agence pour la promotion et d’une agence pour l’investisse­ment, selon Néji Ben Othman, directeur général de l’Ontt. De même, l’élaboratio­n d’une nouvelle norme de classement des hôtels vient d’être entamée par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat. «Elle permettra d’améliorer la visibilité du parc hôtelier et de le mettre en phase avec les standards internatio­naux. Nous visons à impliquer les profession­nels du tourisme dans la formation, la programmat­ion pédagogiqu­e et dans la gestion même des écoles de formation», signale Mme Elloumi Concernant le Livre blanc publié récemment pour appuyer les établissem­ents hôteliers ayant des difficulté­s financière­s, M. Fakhfakh a affirmé que ce document a été approuvé et validé par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, le ministère des Finances et la Banque centrale de Tunisie. Actuelleme­nt, il est appliqué par certains hôtels et devra pallier les problémati­ques profondes de plusieurs hôtels en difficulté. «Je vous dis que la majorité des hôtels ont des difficulté­s financière­s. Nous sommes en crise depuis 2011», lance-t-il.

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