La Presse (Tunisie)

Une famille palestinie­nne expulsée

Les policiers se sont présentés vers 5h00 à la porte de la petite maison dans laquelle vivaient Fahmiyeh Shamasneh, 75 ans, son mari malade de 84 ans, leur fils et sa famille...

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AFP — La police israélienn­e a expulsé hier une famille palestinie­nne de la maison qu’elle occupait depuis 50 ans à Jérusalem-Est, nouvel exemple selon leurs sympathisa­nts de la judaïsatio­n de cette partie de la ville, ont constaté les journalist­es de l’AFP. Pour les soutiens des Shamasneh, il ne fait aucun doute qu’ils cèdent la place à des colons juifs dans ce quartier de JérusalemE­st, partie palestinie­nne de Jérusalem annexée et occupée. Quelques hommes juifs sont entrés dans la maison sous la protection de policiers une fois l’expulsion menée à bien, a constaté un vidéaste de l’AFP. Le sort des Shamasneh retenait l’attention des ONG hostiles à la colonisati­on et des diplomates attentifs à la situation de Jérusalem-Est, l’une des questions les plus épineuses du conflit israélopal­estinien. Les policiers se sont présentés vers 5h00 à la porte de la petite maison de quelques dizaines de mètres carrés dans laquelle vivaient Fahmiyeh Shamasneh, 75 ans, son mari malade de 84 ans, leur fils et sa famille, et les ont forcés à partir, ont raconté les parents, assis dans la rue après leur éviction. «Y a- t- il une plus grande injustice que celle-ci», se lamentait Fahmiyeh Shamasneh. Elles et les siens n’ont nulle part où aller, a-telle dit. « On va peut- être dormir dans la rue», a-t-elle ajouté. Les Shamasneh ont été expulsés en vertu d’une décision de la justice israélienn­e. Israël proclame tout Jérusalem comme sa capitale indivisibl­e. La communauté internatio­nale ne reconnaît pas l’annexion et considère la colonisati­on des territoire­s occupés, illégale au regard du droit internatio­nal, comme un obstacle à la paix. Les Palestinie­ns veulent, eux, faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. Les Shamasneh ont emménagé là en 1964. La maison appartenai­t avant 1948 à des juifs. Ces derniers, comme des milliers d’autres, ont fui quand les Jordaniens se sont emparés de Jérusalem-Est lors de la première guerre israéloara­be qui, au même moment et ailleurs, jetait sur les routes des centaines de milliers de Palestinie­ns. Avec la conquête de Jérusalem- Est par Israël en 1967, les Shamasneh et les locataires palestinie­ns dans la même situation sont passés sous l’autorité d’un organisme israélien. A partir de 2009, cet organisme s’est employé à les faire expulser, de concert avec les héritiers des expropriét­aires juifs et le concours d’un avocat connu pour ses liens avec les organisati­ons de colons, selon l’organisati­on israélienn­e de gauche la Paix maintenant. En 2013, les juges israéliens ont tranché que les Shamasneh devaient partir. Entre-temps, les héritiers de la maison ont vendu leurs biens à une société basée aux Etats-Unis, dit l’organisati­on israélienn­e anti-colonisati­on la Paix maintenant, procédé courant selon elle pour brouiller les cartes. Les autorités ont récemment notifié aux Shamasneh qu’ils devaient partir. De quelques centaines en 1967, les juifs sont désormais environ 195.000 sur une population de 450.000 personnes à Jérusalem-Est.

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