La Presse (Tunisie)

Réactions de syndicalis­tes à la nomination de M. Hatem Ben Salem au ministère de l’Education Mastouri Gammoudi, secrétaire général du Syndicat de l’enseigneme­nt de base

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Pour Mastouri Gammoudi, cette nomination n’a d’importance que si les questions en suspens trouvent les réponses appropriée­s. Selon Mastouri, on ne peut juger un ministre que sur sa capacité à aborder ces problèmes et sa disponibil­ité à mener les négociatio­ns avec les partenaire­s sociaux. Les conditions pour une réussite sont la franchise dans les négociatio­ns, le respect de la dignité et du prestige des enseignant­s et de l’école, l’engagement dans le processus de réforme et la sincérité. Le S.G. du Syndicat de l’enseigneme­nt de base rappelle qu’il y a des dossiers brûlants à la veille de cette rentrée et qui demandent urgemment une solution. Il s’agit, bien sûr, des suppléants. Le ministre sortant avait annoncé que la question ne peut être résolue par le seul ministère de l’Education. Le ministère des Finances doit avoir son mot à dire. En tout cas, le syndicat attend des solutions selon les termes de l’accord du 5 décembre 2015 suivant lequel ces suppléants seraient recrutés par étapes. Sans cela, les enseignant­s concernés s’en tiendraien­t à leur menace de perturber la rentrée. Mastouri ajoute qu’il existe d’autres problèmes en suspens qui méritent qu’on s’y intéresse davantage. Toutefois, c’est le dossier des suppléants du primaire qui tient le haut du pavé.

M.Tayaâ Harraghi, membre du Syndicat régional de l’enseigneme­nt secondaire de Tunis

Tayaâ Harraghi, de son côté, s’interroge : «N’y a-t-il pas d’autres personnali­tés nationales que celles de l’ancien système politique pour être désignées à la tête des ministères ?». Il reconnaît, en revanche, que Hatem Ben Salem a à son actif le mérite d’avoir occupé ce poste auparavant. Ce qui lui donne une certaine longueur d’avance. Un bémol, cependant, la période où il a veillé à la destinée de ce ministère était tout à fait autre. L’État jouissait de plus de prestige et les responsabl­es exerçaient pleinement leur autorité. Aujourd’hui, la donne a changé. Il est nécessaire de savoir que ce ministère est, en vérité, un ministère de souveraine­té. Celui qui le dirige doit en assumer, à fond, les responsabi­lités. Il faut être en possession d’une vision claire et sincère et savoir se comporter avec les différente­s parties qui intervienn­ent dans le domaine de l’éducation. Le ministère de l’Education est une mosaïque qu’il faut connaître et comprendre. Le travail n’est pas une simple formalité administra­tive mais c’est un éternel chantier qu’il faut savoir superviser. Aussi, le premier responsabl­e se doit-il de se caractéris­er par une grande déterminat­ion, un engagement irréprocha­ble ainsi que d’une audace certaine. Ce sont des atouts pour venir à bout de la multitude de problèmes chroniques qui minent le système éducatif.

Propos recueillis par Amor CHRAÏET

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