La Presse (Tunisie)

Ne jamais renoncer.....

Fidèle à la tradition, c’est dans la douleur que l’équipe de Tunisie réussit sa performanc­e qui la rapproche un peu plus de la Russie. Mais comme toujours, l’essentiel est fait.

-

La sélection nationale n’est plus qu’à quatre points de la Coupe du monde, soit d’une victoire et d’un nul. On peut imaginer qu’elle a largement les moyens d’y parvenir. Le mot d’ordre sera en tout cas de ne pas perdre le match de la 5e journée, le 7 octobre prochain à Conakry devant la Guinée qui est déjà éliminée. Avant de chercher la victoire, par n’importe quel score pour le baisser de rideau, le 6 novembre à Radès face à la Libye, elle aussi éliminée. Dans l’euphorie contagieus­e suscitée par la délivrance d’avant-hier à Kinshasa, beaucoup de gens se sont vite empressés de voir les Aigles déjà à Moscou. N’allons pas plus vite que la musique, gardons les pieds sur terre, et préparons sérieuseme­nt le déplacemen­t de la capitale guinéenne. Une sorte de finale du groupe A quand bien même ce match n’intéresser­ait plus que notre team. Les hommes de Lappé Bangoura le prendraien­t tout juste que comme une simple formalité, une corvée. Mais saiton jamais.... S’il a parfaiteme­nt réussi ses changement­s, en remédiant à l’indigence offensive du groupe, le sélectionn­eur national, Nabil Maâloul, doit en revanche reconnaîtr­e qu’au départ, il s’est trompé de formation et de stratégie de jeu. Mea culpa, courageuse­ment et sans fauxfuyant ! Dans la vie, on apprend toujours de ses erreurs. Deux victoires et un nul à ce niveau de la compétitio­n: son bilan est flatteur. Néanmoins, avant-hier dans la fournaise du stade des Martyrs de Kinshasa, jusqu’au dernier quart d’heure du match, comme tous les fans du Club Tunisie du reste, il a dû sentir le vent du boulet....

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?

Le béton n’a servi qu’à semer la confusion dans l’effectif. Les copains de Msakni, qui ont démontré beaucoup de force de caractère, étaient à la merci d’une plus grande fraîcheur physique des Léopards. N’oublions pas d’où les nôtres revenaient. De l’enfer tout court. Le plus simple est le mieux. Avec une défense classique à quatre et un milieu équilibré, la Tunisie a démontré qu’elle a les moyens de ramener un point de la capitale congolaise. En tout cas, Maâloul a été souple en remédiant à ce qui n’allait pas. Nagguez pas aussi saignant que d’habitude, Chaâlali et Touzghar «out», les Aigles ont gagné en fraîcheur et en qualité technique grâce aux nouveaux venus. Au moment même où les copains de Cedric Bakambu baissaient pied. Un peu de baraka ne nuit pas non plus.... «Au départ, je comptais aligner Meriah en défense en prévision d’une stratégie de deux avants adverses, argumente Maâloul. Avant le début de la rencontre, lorsque je me suis aperçu que le coach adverse a placé Kakuta à gauche, j’ai changé mon dispositif tactique en avançant Meriah au milieu. Toutefois, il n’est pas normal qu’avec autant de joueurs longs de taille (Meriah, Bédoui, Nagguez, Syam Ben Youssef, Ben Amor....), on prend un but pareil sur une balle arrêtée. Pourtant, on les a prévenus aussi bien avant le match aller de vendredi dernier qu’avant celui de mardi» , analyse l’ancien stratège de l’Espérance Sportive de Tunis. Bref, on ne va pas se chamailler sur le sexe des anges en cherchant si le coach national est «infaillibl­e» ou pas, s’il s’est trompé de rencontre ou pas, au moins en première période, ce qui est puéril. L’essentiel est que le rêve du Mondial se transforme en réalité. Anis Badri, Naim Sliti et Fakhreddin­e Ben Youssef ont apporté le plus recherché, la qualité technique qui manqua longtemps au groupe en partie à cause de la titularisa­tion étonnante de Touzghar et le confinemen­t de l’équipe dans une stratégie frileuse au coup d’envoi. On ne va pas faire la fine bouche, certes. Mais le public est en droit d’exiger une équipe qui ne renonce jamais, surtout pas au départ car ce n’est pas tous les jours que nous aurons affaire à une équipe disposée à donner autant de cadeaux et incapable de tenir chez elle une avance de deux buts à moins de treize minutes du terme. Pareille confusion sur fond «défensivis­te» au coup d’envoi, c’était au fond du pain béni pour l’ensemble drivé par Florent Ibenge. Heureuseme­nt que les remplaçant­s ont transformé l’équipe.

Tarak GHARBI

 ?? Photos : M. HMIMA ?? Un match dure 90’ et au-delà...
Photos : M. HMIMA Un match dure 90’ et au-delà...

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia