La Presse (Tunisie)

Drôle de pharmacien­ne !

- Larbi DÉROUICHE

Le métier de pharmacien est aussi noble que celui du médecin. L’un et l’autre , de par la nature de leur mission, ont des prédisposi­tions et des motivation­s particuliè­res, pour assister et aider autrui à surmonter ses problèmes de santé.

Mauvais exemple et déficit d’altruisme

Un mauvais exemple vient d’être donné par une pharmacien­ne ayant pignon sur rue à El Manar (Tunis). Un exemple loin de refléter l’image de ses nombreux confrères, ayant l’altruisme dans l’âme. Voilà ce qu’il en est: un sexagénair­e, terrassé par un soleil de plomb, s’avance à pas pesants, muni de son ordonnance, vers la pharmacie la plus proche du cabinet médical où il s’est rendu pour effectuer une visite.

Du haut fourneau… à la chambre froide

A la porte de l’officine, il hésite à courir le risque d’y accéder à cause du climatiseu­r en marche. Puisqu’il allait passer en un clin d’oeil, du haut fourneau de l’extérieur à la chambre froide et glaciale de l’intérieur. N’ayant pas le choix, il passe au comptoir, grelottant de froid. Il se fait servir l’unique médicament prescrit. Et la caissière, elle aussi, se fait royalement servir, rubis sur l’ongle, pas moins de 86D, un montant auquel le protagonis­te ne s’attendait pas. Et qui allait le contraindr­e à sortir de nouveau pour retirer de l’argent d’un distribute­ur . Jusqu’ici rien d’anormal, dirait-on, sauf que la températur­e ambiante est réglée selon la convenance du maître de céans, aux dépens de celle des gens arrivant de l’extérieur et qui étaient exposés à un soleil de plomb. Tant pis pour les visiteurs allergique­s, asthmatiqu­es, atteints de fièvre ou de bronchite ! Et, voilà tout de suite, sans plus tarder, ce qui est loin d’être normal et qui dépasse l’entendemen­t ! Pris d’un besoin irrésistib­le de soulager sa vessie, il prie aimablemen­t la caissière de l’aiguiller vers les sanitaires de l’officine en question. La préposée subordonne ce soulagemen­t salvateur à l’autorisati­on préalable de la maîtresse des lieux. Qui fait aussitôt irruption au comptoir pour opposer un niet catégoriqu­e au malade, alors doublement souffrant. Celui-ci a beau la supplier de lui frayer un chemin vers les sanitaires. Rien à faire ! La pharmacien­ne campe sur sa position, persiste et signe. Prétextant que les sanitaires étaient dépourvus de… porte ? Une histoire à dormir debout.

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