D’Espagne et d’Argentine
Margui Lopez, Mariam Martinez Silva d’Espagne et Francisco Speicher et Diego Guinta d’Argentine, des artistes singuliers inspirés par une ville au charme unique.
Dix jours — et dix nuits — inoubliables, avec les artistes qui ont la communauté de la langue de Cervantès. Plus, Il Signor Antonio Lara Quero, qui est venu «bouscouler» nos traditions picturales en nous déclarant que le musée Abdul (Jamel Hosni, frère du militant tunisien, Hassen Hosni Abdelwaheb) était sous sa tutelle et que Abdul était le «pionnier de la peinture tunisienne». Ces artistes-là, dont nous avons les mêmes ascendances — de près ou de loin —, se nomment : pour l’Espagne, Margui Lopez qui détient une galerie à Tétouan et l’Andalouse Mariam Martinez Silva. Quant aux Argentins Diego Giunta et Francisco Speicher, ce sont des amants d’un art de la nouvelle figuration — figuration poétique —, qu’ils sont venus comparer à ceux que leurs frères ou soeurs, talentueux artistes de la Méditerranée, leur présentaient comme le plus signifiant «des arts actuels» ! Ces Espagnols et Argentins ont vécu, toute une semaine durant, dans une feria, en atelier ou dans la ville de Zarzis, en partageant les spectacles et les randon- nées dans la presqu’île et jusqu’à Djerba avec des Olé ! Olé ! suivis des Allah! Allah! de la population locale. Ils auront mis tout simplement le feu aux poudres, tellement ils nous ressemblent. Les figurations libres et poétiques de Diego Giunta basées sur l’humour et le sexe, dans un style détaillé des scènes et des personnages en action, contrastent cependant, avec les peintures de son compatriote Francisco Speicher. Dans le thème du retour à l’enfance ou de la solitude. Quant aux deux signoritas espagnoles, elles revendiquent pleinement leur appartenance de l’Andalousie heureuse où prédomine l’architecture arabisante de Grenade, à Jean, en passant par Malaga et Tétouan on retiendra toute la fougue de peindre (avec émotion), et de «lécher» la toile, comme un taureau dans son inachèvement sous les olé, de la corrida. Quant à Margui Lopez, peintre et photographe, elle s’attache plutôt aux portraits ethnologiques du sud-est asiatique ou d’ailleurs. Elle s’interroge sur le «qui sommes-nous ?» dont elle a trouvé ici, à Zarzis, un lieu et une communauté exemplaire pour la réconforter.
Bady BEN NACEUR