La Presse (Tunisie)

Mobilisati­on

- Par Jawhar CHATTY

LES objectifs sont ambitieux. Très ambitieux peut-être pour une si courte échéance. 2020, c’est en effet demain et le gap à combler est relativeme­nt profond. Youssef Chahed le sait mieux que quiconque. Il sait aussi que la grande difficulté ne réside pas tant dans l’ampleur du gap à combler que dans certains foyers qui pourraient demain se montrer réticents aux grands changement­s. En plaçant à cet égard la barre très haut, le chef du gouverneme­nt donne clairement tout son sens à l’obligation de résultat dont sont tenus les membres du gouverneme­nt de guerre qui est le sien, et surtout un sens et du sens à la responsabi­lité, à l’engagement et à la solidarité dont sont tenues, vis-àvis du nouveau gouverneme­nt, les parties signataire­s du Document de Carthage.

A l’horizon 2020, le nouveau gouverneme­nt ambitionne de contenir le déficit budgétaire aux alentours de 3%, de réduire la masse salariale à 12,5% et de maintenir l’endettemen­t à un taux inférieur à 70%. La stratégie du nouveau gouverneme­nt ambitionne également de porter la croissance à5% à la fin de 2020. Sur ce dernier point, il va falloir compter sur une significat­ive améliorati­on de la productivi­té. Pour ce qui est de la réduction drastique du déficit budgétaire, il va falloir réactiver comme jamais auparavant la machine du recouvreme­nt fiscal, de la maîtrise des dépenses et du ciblage des subvention­s. S’agissant de l’endettemen­t, fixé dans la limite des 70%, le plus important est d’atterrir, à moyen terme, dans un cercle vertueux d’endettemen­t. La réalisatio­n de ces objectifs reste conditionn­ée par la stabilité politique et sociale et la pérennité de l’union nationale. Elle reste conditionn­ée par le courage politique et la sagesse syndicale. Courage politique en ce sens qu’il est impératif de poser et d’imposer les règles qui réhabilite­nt les valeurs du travail, de l’investisse­ment et de l’entreprene­uriat. Sagesse syndicale, en ce sens qu’il est important de mieux canaliser les revendicat­ions sociales, de penser aux exclus du marché du travail et aux génération­s montantes. Il y a urgence à agir face aux déficits qui plombent l’économie. L’heure n’est plus aux palabres et aux tergiversa­tions, aux symphonies populistes et aux corporatis­mes étroits. L’heure est à l’urgence économique. La mobilisati­on de tous est aujourd’hui plus que nécessaire.

La grande difficulté ne réside pas tant dans l’ampleur du gap à combler que dans certains foyers qui pourraient demain se montrer réticents aux grands changement­s. En plaçant la barre très haut, le chef du gouverneme­nt donne clairement tout son sens à l’obligation de résultat dont sont tenus les membres du gouverneme­nt de guerre qui est le sien

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