La Presse (Tunisie)

Comment limiter le risque d’infection

La rage est transmissi­ble à l’être humain, dans la plupart des cas par des chiens. Mais aussi par des mammifères tant domestique­s que sauvages. L’essentiel, c’est de savoir s’y prendre en cas de morsure, pour éviter le pire. Et ne jamais se fier aux appar

- Larbi DEROUICHE

Une simple égratignur­e pourrait conduire à une rage mortelle, au cas où le mordeur serait atteint et le mordu ne serait pas soigneusem­ent pris en charge par un clinicien. Lorsque les symptômes de la maladie apparaisse­nt chez le sujet mordu, il n’y a plus rien à faire, la mort est inévitable. La rage est une maladie à prévention vaccinale. La stratégie la plus sûre pour prévenir la rage chez l’être humain est d’éliminer la maladie chez le chien qui est la principale source de contaminat­ion. Sachant que les autres animaux tant domestique­s que sauvages peuvent être aussi, mais à un degré très minime, la source du mal. Ce qui est extrêmemen­t important de savoir, c’est comment s’y prendre pour s’en tirer d’affaire en cas de morsure. Il existe des vaccins antirabiqu­es, d’une efficacité certaine, injectable­s avant toute exposition. Ce genre de vaccinatio­n est principale­ment recommandé aux personnes exposées plus que d’autres à un risque considérab­le. C’est le cas des bergers, des voyageurs et des enfants, qui vivent en zone rurale et qui se plaisent toujours à jouer avec les animaux.

Le pessimisme salvateur

La prise en charge des morsures de chiens est une urgence médico-chirurgica­le. Il s’agit d’une plaie toujours profonde et infectée. Elle impose une réaction stéréotype qui, seule, permet d’éviter le pire. La première des choses à faire après les soins prodigués au sujet concerné, c’est recueillir des informatio­ns aussi bien sur le mordeur que sur le mordu. Concernant le mordeur, il est impératif d’évaluer les risques que la morsure peut présenter pour le mordu. Et le clinicien doit être toujours pessimiste

et supposer a priori l’existence du risque infectieux. Car toute banalisati­on de la morsure risque d’être fatale pour la personne mordue.

Ne jamais se fier aux apparences

Deux cas peuvent se présenter : celui du chien connu et celui du chien inconnu. Dans tous les cas, il ne faut jamais se hasarder à tuer le chien «incriminé». Il faut plutôt le mettre sous surveillan­ce vétérinair­e et chercher à connaître son statut vaccinal. Il n’y a pas que l’aspect spectacula­ire de la morsure qui doit nous obliger à conduire un examen stéréotypé. Même le caractère léger et négligeabl­e, qui peut être trompeur, doit imposer le même protocole. Le nettoyage et le traitement immédiats de la plaie et la vaccinatio­n opérée dans les premières heures qui suivent la morsure sont les moyens idoines de prévenir la rage mortelle.

Si les symptômes sont là, la mort est là!

Sachant que la rage est une maladie infectieus­e des animaux verté-

brés (dite zoonose dans le lexique vétérinair­e), transmissi­ble à l’être humain à travers la salive de l’animal atteint, suite à une morsure et même à une simple égratignur­e. La transmissi­on interhumai­ne est théoriquem­ent possible. Mais, en pratique, cela n’a pas été encore confirmé. Ce qui est certain, c’est que lorsque les symptômes de la rage apparaisse­nt chez un sujet, la maladie est presque toujours mortelle! La période d’incubation de la rage est généraleme­nt de un à trois mois. Mais elle peut ne durer que moins d’une semaine et s’étendre sur toute une année.

De la fièvre à l’arrêt cardiovasc­ulaire !

La maladie se manifeste d’abord par une montée de fièvre et, souvent par des douleurs ou des troubles inhabituel­s et inexplicab­les de sensibilit­é (fourmillem­ents, démangeais­on, brûlures, etc.). La propagatio­n du virus dans le système nerveux central entraîne une inflammati­on progressiv­e de l’encéphale en même temps que la moelle épinière. Ce qui finit irrémédiab­lement par entraîner la mort du sujet dans les quelques jours qui suivent, par arrêt cardiovasc­ulaire. La rage peut, dans ce cas, se manifester sous sa forme la plus agressive: hyperactiv­ité, excitation exagérée, etc. Ce qui mérite d’être, en outre, mis en exergue, c’est que la surveillan­ce vétérinair­e du chien concerné est strictemen­t indispensa­ble. Si, au bout d’une quinzaine de jours, le chien n’a donné aucun signe de contaminat­ion, il n’y a pas lieu de soumettre le mordu à une vaccinatio­n antirabiqu­e. Dans le cas contraire, cette vaccinatio­n est tout à fait indispensa­ble.

Nous avons, par ailleurs, approché l’un des vétérinair­es les plus connus et dont les vidéos instructiv­es sont beaucoup appréciées par les internaute­s, pour connaître son avis sur la rage. Dr Khaled Zarrouk nous confie que, «venir à bout des chiens errants est une mission difficile, pour ne pas dire impossible. L’action de stérilisat­ion serait un simple coup d’épée dans l’eau. Or, cette généralisa­tion nécessite un budget colossal et un potentiel humain qualifié énorme. Parallèlem­ent à une telle action de grande envergure, il faudrait songer à agir sur l’environnem­ent en l’assainissa­nt. Ceci à travers la solution du problème des décharges publiques et des déchets alimentair­es amassés aux alentours des hôpitaux, des restaurant­s universita­ires, des entreprise­s agroalimen­taires, des abattoirs, etc. En coupant les vivres et les ressources alimentair­es aux chiens errants, ceux-ci ne vont plus pouvoir se reproduire et procréer d’une manière si excessive… Sachant que l’alimentati­on agit directemen­t sur la fertilité de ces animaux».

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La morsure d’un chien enragé peut être mortelle

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