Doha dénonce un «siège illégal» devant le Conseil des droits de l’Homme
Mais le chef de la diplomatie du Qatar a lancé aussi un appel à la discussion, estimant que «le dialogue est la meilleure solution pour résoudre des conflits»
AFP — Le ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Mohamed Abderrahmane AlThani, a dénoncé hier à l’ONU à Genève le «siège illégal» qui lui est imposé et la volonté de mise «sous tutelle» par certains pays. S’exprimant devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, le chef de la diplomatie du Qatar a dénoncé un «siège illégal qui viole clairement le droit international». « Ce n’est pas un secret que les motifs réels du siège et de la rupture diplomatique avec l’Etat du Qatar ne visent pas à lutter contre le terrorisme (...) mais sont plutôt une tentative de mettre le Qatar sous tutelle» et «d’interférer dans sa politique étrangère», a-t-il déclaré. Le Qatar «ne peut pas tolérer cette situation», a-t-il assuré. La crise du Golfe, latente, a éclaté au grand jour le 5 juin quand trois pays de la région —l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn— ainsi que l’Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha. Ces pays reprochent au Qatar de soutenir des groupes extrémistes et de s’être trop rapproché de Téhéran, grand rival de Riyad, chef de file des monarchies arabes du Golfe. Ils ont aussi imposé au riche petit émirat gazier des sanctions sans précédent, notamment un blocage des voies d’accès maritimes, aériennes et terrestres. Le Qatar nie soutenir des groupes extrémistes et accuse ces pays d’empiéter sur sa souveraineté. Le ministre des Affaires étrangères du Qatar a souligné hier la «profonde gratitude» du Qatar vis- à-vis de la médiation du Koweït. Le Koweït s’est imposé comme le médiateur naturel dans la crise, comptant sur une longue tradition diplomatique. Reçu le 7 septembre par le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche, l’émir du Koweït a suggéré que le Qatar avait accepté les 13 demandes de ses adversaires pour un rétablissement des relations et que la médiation koweïtienne avait une chance d’aboutir. Mais les quatre pays ont vite nié tout progrès. Samedi, l’Arabie saoudite a annoncé que le Qatar était prêt au dialogue pour résoudre la dispute, avant aussitôt de tempérer l’espoir d’une solution rapide de la crise en exigeant une confirmation de Doha de sa volonté de négocier. Le chef de la diplomatie du Qatar a lancé hier à Genève un appel à la discussion, estimant «que le dialogue est la meilleure solution pour résoudre des conflits». «Nous sommes prêts à leur parler, nous sommes prêts à nous engager si » le dialogue «est basé sur des principes qui ne violent pas le droit international et respectent la souveraineté de chacun», a-t-il dit, lors d’un point de presse.