La Presse (Tunisie)

Le sommet de Lomé reporté

L’événement devait réunir une délégation israélienn­e composée d’officiels et d’investisse­urs

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AFP — Le président togolais, confronté à une importante contestati­on populaire, a décidé de reporter sine die le sommet Afrique-Israël censé se tenir à Lomé fin octobre, ont indiqué hier les Affaires étrangères israélienn­es. «A la demande du président du Togo et après des consultati­ons mutuelles avec le Premier ministre (Benjamin Netanyahu), il a été décidé de reporter la tenue du sommet (...) à une date qui sera convenue d’un commun accord», a annoncé le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, dans un communiqué. «Le président du Togo a souligné que le succès de cet évènement nécessitai­t des préparatif­s élaborés», a ajouté M. Nahshon. «Les pays africains et Israël ne peuvent que bénéficier de la poursuite de la coopératio­n concrète entre les deux parties, et cela dans des domaines importants tels que l’eau, l’agricultur­e, la santé et les technologi­es», selon le ministère. Contactée par l’AFP, une source proche du ministère des Affaires étrangères togolais a confirmé ce report sous le couvert de l’anonymat: «Le sommet a effectivem­ent été reporté. Pour l’instant, aucune nouvelle date n’a encore été fixée». Benjamin Netanyahu, qui avait lancé une offensive diplomatiq­ue et économique en Afrique de l’est en juillet 2016, est très actif sur le continent africain, où il a également assisté au sommet de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao, 15 membres) au Liberia en juin dernier. Il avait alors réaffirmé sa foi dans l’avenir de l’Afrique, «un continent ascendant», et réitéré son souhait de voir Israël retrouver auprès de l’Union africaine (UA) le statut d’Etat observateu­r. Le sommet à Lomé devait réunir une délégation israélienn­e composée d’officiels et d’investisse­urs, et une trentaine de dirigeants africains sur les thèmes de la sécurité, de la lutte contre le terrorisme et du développem­ent économique. Toutefois, la perspectiv­e de dérouler le tapis rouge aux dirigeants israéliens avait créé des tensions sur le continent, certains Etats — comme l’Afrique du Sud, qui ne cache pas sa position pro-palestinie­nne — ayant annoncé leur intention de boycotter le sommet. Une douzaine de pays africains ne reconnaiss­ent toujours pas l’Etat d’Israël. Le Togo, partenaire économique et allié d’Israël, a connu la semaine dernière des rassemblem­ents populaires massifs contre le régime du président Gnassingbé, qui avait succédé à son père il y a 12 ans. L’opposition a prévu de nouveaux rassemblem­ents dans les prochains jours.

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