La Presse (Tunisie)

Comme une vaste «pénombre…»

- Par Khaled TEBOURBI

Beaucoup à dire encore au sujet des festivals. Pas forcément des spectacles eux-mêmes. De ce qui y a plu ou déplu. Les festivals ont aussi leurs « dessous», hérités(comme de bien entendu)des «moeurs de la révolution». On en parlera bien, un jour. Ce ne sera pas superflu. Mais là, pour le moment (excusez le cliché) on a d’autres «chats à fouetter». Ce sentiment, d’abord, que la politique nous promène un peu dans tous les sens. Pas la politique des politicien­s ou des politologu­es qui est de toute façon compliquée , mais la politique «commune», de tous les jours, celle que perçoivent et comprennen­t jusqu’aux plus humbles d’entre nous. Un exemple: y a-t-il un rapport entre les futures municipale­s et l’actuel «remue-ménage» au gouverneme­nt ? Les partis de l’opposition assurent que oui. «Ceci expliquant cela». Un peu pour «baliser le terrain». Les partis au pouvoir n’en parlent presque pas. Le simple citoyen, lui, est comme «baladé». Qui croire, et quoi ? Les plateaux télé qui reprennent, n’en ont cure, non plus. On les entend finasser sur chaque problème, mais à part. Jamais vraiment de jonction. Curieux ! A propos du gouverneme­nt, l’insistance est sur la crise économique, sur les compétence­s et les solutions. Au cas extrême, sur la surenchère des partis. S’agissant, en revanche , des municipale­s, les débats (pour autant qu’ils existent) portent sur un point «technique» et unique : si décembre 2017 sera la date juste et si le code des collectivi­tés locales pourra être voté à temps. Pour l’homme de la rue ? « Galimatias». Embrouille­s. «Bruitages» sans lien. Au réel, la « distance mise» sonne mal. L’opposition a «flairé le coup». On ne change pas un gouverneme­nt deux mois avant des élections sans avoir au moins dans l’idée d’en tirer profit. C’est le b.a.-ba de la politique. Et pourtant, les politiques, toutes catégories, même des opposants, préfèrent ne pas trop en dire. Un mystère. Et des questionne­ments sans fin. Pourquoi ce clivage artificiel entre deux sujets ayant un incontesta­ble rapport entre eux ?Pourquoi ne pas sensibilis­er les citoyens sur la relation entre leurs problèmes actuels et l’enjeu des futures élections ? Pourquoi ne pas les éclairer sur les responsabi­lités de leurs gouvernant­s successifs afin qu’ils puissent faire leur choix , et peut-être décider d’un vote sanction ? Le pire, maintenant : pourquoi cette impression, de plus en plus nette, que les décideurs, les « organisate­urs», les médias ne font pratiqueme­nt rien pour stopper ou atténuer la vague abstention­niste qui « sévit» partout ? Pourquoi n’expliquent-ils pas aux millions de désabusés et de déçus que s’abstenir de voter aux municipale­s, équivaudra­it à prolonger pour longtemps encore « la galère» de ces sept dernières années? Que de réponses évidentes tues, tout cela n’est pas gratuit. Voilà.On avait beaucoup à dire sur les dessous occultes des festivals. Mais il y a comme une vaste « pénombre» qui recouvre le pays. On a pensé que c’est le plus urgent..

Un exemple : y a-til un rapport entre les futures municipale­s et l’actuel remue- ménage au gouverneme­nt ?....Les opposants assurent que oui… Les partis au pouvoir n’en parlent presque pas… Les plateaux télé n’en ont cure, non plus… Pour l’homme de la rue ? «Galimatias». Embrouille­s. «Bruitages» vains… Comme une vaste «pénombre» recouvre le pays…

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