La Presse (Tunisie)

«Nous méritions au moins le match nul»

Après avoir failli faire naufrage suite à trois revers successifs, le coach de la «Zliza» a sorti la tête de l’eau suite à l’excellente prestation de son équipe face à l’Espérance

- Hédi JENNY

Malgré la défaite face à l’Espérance, injuste à ses yeux et dure à avaler, l’entraîneur du «Carrelage» Montacer Louhichi ne s’est pas empêché, contrairem­ent aux trois premiers duels avec le CA, l’ESS et l’ESZ, d’esquisser un petit sourire de satisfacti­on. Qu’importe d’avoir perdu le match contre les «Sang et Or», cette fois, il préfère regarder du côté de la manière et oublier le résultat, même négatif. «Il y a des rencontres où la qualité et le volume de jeu produit peuvent tempérer largement la déception de ne pas avoir su ou pu aller jusqu’au bout et joindre le résultat, avoue-t-il. Celle de samedi en est une. Nous méritions au moins le point du nul que nous n’aurions pas volé mais l’arbitre, M.Ameur Chouchane, a vu et en a décidé autrement. C’est triste de perdre un match d’une telle manière et de ne pas voir l’effort et la grande débauche d’énergie de mes joueurs récompensé­s. C’est même frustrant. Mais il ne faut pas se décourager, il faut continuer à batailler âprement pour remonter la pente et obtenir les résultats qu’on mérite. Nous étions à deux doigts de baisser les bras et d’entrer dans un cycle infernal de doute. Après la prestation de samedi, les choses ont changé et la confiance est revenue» .

Changement de stratégie

Montassar Louhichi reconnaît que, lors des deux premières sorties face au CA et l’ESS, il a fait un peu fausse route et opté pour un système de jeu vieux de plus de cinquante ans, celui de l’Inter de Milan de Hélenia Herrera des années soixante et soixante-dix avec 10 joueurs derrière et un seul en pointe. Résultat : cartons jaunes à la pelle, un rouge devant l’Etoile et une véritable débâcle. Le match nul avec l’ESZ à Gabès a fini par le convaincre qu’il devait changer son fusil d’épaule et délaisser cette vieille stratégie qui n’a pas été payante. Et il n’avait pas à trop se creuser les méninges pour trouver la solution de rechange. Il n’avait qu’à abandonner le bloc très bas et jouer plus équilibré, plus haut avec un milieu de terrain bien meublé qui ferme les accès à la zone arrière qui quadrille et verrouille les issues mais qui travaille aussi la transition rapide de la phase défensive vers l’action offensive, la création et la constructi­on du jeu. Surtout qu’il a sous la main un des meilleurs effectifs des clubs du milieu de tableau, avec un arsenal offensif redoutable et riche en éléments de valeur. Quand on a deux joueurs de couloir et de percussion aussi vivaces et bon technicien­s avec crochets, dribbles courts et vitesse de course comme Fahmi Kacem et Seïfeddine Jerbi, le deuxième ayant fait sensation la saison écoulée avec l’USTataouin­e et un duo d’attaquants de pointe, Slim MezliniLam­jed Ameur qui pèche rarement par son manque d’efficacité devant les buts, on ne peut que se mordre les doigts de ne pas avoir pensé à s’en servir et utilisé à bon escient dès la première journée. Quand on a une arrière-garde des plus solides, une véritable forteresse, avec Ali Ayari dans les buts, Bilel Ben Brahim et Achraf Zouaghi sur les deux flancs, le trio Houcem Zralli. Ali Abdelaziz Guechi-Saddam Ben Aziza comme arrières centraux grands gabarits et assez robustes, on n’a pas de soucis à se faire côté défensif. La venue et la confirmati­on de Achraf Zouaghi sur le côté gauche ont permis de libérer complèteme­nt Abdelhalim Darragi qui occupait auparavant ce poste même par intermitte­nce pour une tâche offensive comme demi de couloir gauche capable avec son pied gauche magique, les rapides remontées du terrain, une très bonne technique de créer le surnombre dans la zone des 30 mètres adverses et de donner les dernières passes décisives. Surtout que les deux joueurs sentinelle­s à l’entrejeu, Skander Agrebi (axial) et Nidhal Saïed (demi droit) se consacrent exclusivit­é et efficaceme­nt au travail de récupérati­on et de ratissage. Ce n’est donc pas un problème d’effectif dont a voulu parler Montacer Louhichi au terme du match contre l’Espérance. Mais c’est surtout une question de bonne gestion technique de ce groupe que pas mal d’équipes lui envient et de ressources financière­s pour l’instant inexistant­es.

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