La Presse (Tunisie)

Perquisiti­on chez le ministre de l’Agricultur­e

Le mandat émis par la Cour suprême stipule que le ministre est accusé «d’obstructio­n d’une enquête» dans laquelle il est soupçonné de «corruption, blanchimen­t d’argent et participat­ion à une organisati­on criminelle»

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AFP — La police brésilienn­e a perquisiti­onné hier le domicile du ministre de l’Agricultur­e, Blairo Maggi, dans le cadre d’une vaste opération anticorrup­tion, augmentant la pression sur un gouverneme­nt miné par les scandales. Selon un communiqué de la Police fédérale, 270 agents ont mené 64 perquisiti­ons, dans la capitale Brasilia, à Sao Paulo et dans l’État de Mato Grosso, fief électoral du ministre. Un photograph­e de l’AFP a constaté que des agents s’étaient présentés dès l’aube à l’appartemen­t de M. Maggi à Brasilia et en étaient sortis avec un ordinateur et des docu- ments. Le mandat de perquisiti­on émis par la Cour suprême, publié par le site G1, stipule que le ministre est accusé «d’obstructio­n d’une enquête» pour laquelle il est soupçonné de «corruption, blanchimen­t d’argent et participat­ion à une organisati­on criminelle». Gouverneur de l’État rural de Mato Grosso de 2003 à 2006, M. Blaggi, 61 ans, est aussi à la tête d’un empire agricole et s’est vu attribuer le surnom de «Roi du soja». L’opération de jeudi est fondée entre autres sur le témoignage d’un autre ex-gouverneur de Mato Grosso, Silval Barbosa (2010-2014), qui a accepté de collaborer avec la justice en échange d’une remise de peine. Il a notamment remis aux autorités une vidéo dans laquelle plusieurs politicien­s de son État sont filmés à leur insu recevant des sacs pleins de billets. M. Maggi n’apparaît pas dans cette vidéo, diffusée fin août par TV Globo, mais fait partie des noms mentionnés par Silval Barbosa comme parties prenantes d’un réseau local de corruption. Dans un communiqué diffusé hier, le ministre a nié toute intention d’obstructio­n à la justice et rejeté les accusation­s dont il fait l’objet. Près d’un tiers du gouverneme­nt du président conservate­ur Michel Temer est actuelleme­nt visé par des enquêtes anticorrup­tion. Le chef de l’Etat lui-même a été formelleme­nt accusé de «corruption passive» par le procureur général Rodrigo Janot, mais est parvenu à empêcher l’ouverture d’un procès à son encontre début août en obtenant une large majorité lors d’un vote à la Chambre des députés. La plupart des observateu­rs s’attendent cependant à ce que M. Janot formule d’ici la fin de la semaine une nouvelle mise en accusation, pour «obstructio­n à la justice et participat­ion à une organisati­on criminelle».

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