Formation vs endoctrinement
TANDIS que toutes les hypothèses et supputations tendent vers un report probable des élections municipales, en raison du retard accusé au niveau de l’élection des membres manquants au conseil de l’Instance supérieure indépendante pour les élections et de l’adoption par l’ARP du Code des collectivités locales, la machine de préparation des prochaines élections n’est pas, pour autant, complètement à l’arrêt.
Mais contrairement à ce qui devrait prévaloir, ce ne sont pas les partis politiques qui s’investissent dans les préparatifs de cette importante échéance électorale qui changera du tout au tout le système de gouvernance dans les régions. C’est la société civile qui fait à leur place le travail de sensibilisation, de formation et de culturation politiques, en l’occurrence des jeunes, cette importante frange de la population qui a affiché jusque-là un désintérêt total de la chose publique et une méfiance à l’égard des politiques. Un travail de terrain, profond et minutieux, qui ratisse large, région par région, et qui suscite l’affluence des jeunes.
Le rôle de la société civile n’est plus à démontrer dans nos murs pour ce qui concerne sa capacité à faire bouger les lignes et à faire sauter les verrous. Sa capacité d’agissement ne laisse plus aucun doute sur les moyens humains et financiers dont elle dispose et sur son efficacité à mener à terme ses projets. On n’en dira pas autant pour les partis. Mais est-ce salutaire en l’absence d’une action plus agissante, plus productive et plus positive des partis politiques dans les régions ? S’agissant des élections municipales, n’est-ce pas l’Isie qui a pris à sa charge de former des représentants de partis en matière d’élaboration et de dépôt de listes électorales ? Entre-temps, les partis politiques s’évertuent à nourrir des discours redondants. Ainsi après l’affaire du report ou non des élections, maintenant c’est au tour de la loi sur la réconciliation administrative d’occuper les esprits, les tribunes et les espaces médiatiques. Or, pour un parti politique, l’un n’empêche pas l’autre.
La formation et l’éducation politiques des jeunes sont essentielles pour le présent et pour l’avenir de la Tunisie démocratique qui, faut-il le rappeler, endure, depuis plus de six ans, l’inexpérience de nombre d’hommes et de femmes politiques propulsés du jour au lendemain aux commandes des affaires et au coeur du pouvoir. L’Etat en assume une bonne partie de la responsabilité comme il lui revient de garantir à cette jeunesse les attributs de l’épanouissement, y compris politique.
La politique est le quotidien des citoyens, elle doit être enseignée, vulgarisée, expérimentée et surtout initiée dans les écoles, les collèges, les lycées, les universités. C’est ainsi que les jeunes pourront échapper à l’endoctrinement d’où qu’il vienne et éviteront les marchands de rêves qui ne sont pas forcément barbus.
la formation et l’éducation politiques des jeunes est essentielle pour le présent et pour l’avenir de la tunisie démocratique. l’etat en assume une bonne partie de la responsabilité. C’est ainsi que les jeunes pourront échapper à l’endoctrinement d’où qu’il vienne et éviteront les marchands de rêves qui ne sont pas forcément barbus