La Presse (Tunisie)

Formation vs endoctrine­ment

- Par Amel ZAïBI

TANDIS que toutes les hypothèses et supputatio­ns tendent vers un report probable des élections municipale­s, en raison du retard accusé au niveau de l’élection des membres manquants au conseil de l’Instance supérieure indépendan­te pour les élections et de l’adoption par l’ARP du Code des collectivi­tés locales, la machine de préparatio­n des prochaines élections n’est pas, pour autant, complèteme­nt à l’arrêt.

Mais contrairem­ent à ce qui devrait prévaloir, ce ne sont pas les partis politiques qui s’investisse­nt dans les préparatif­s de cette importante échéance électorale qui changera du tout au tout le système de gouvernanc­e dans les régions. C’est la société civile qui fait à leur place le travail de sensibilis­ation, de formation et de culturatio­n politiques, en l’occurrence des jeunes, cette importante frange de la population qui a affiché jusque-là un désintérêt total de la chose publique et une méfiance à l’égard des politiques. Un travail de terrain, profond et minutieux, qui ratisse large, région par région, et qui suscite l’affluence des jeunes.

Le rôle de la société civile n’est plus à démontrer dans nos murs pour ce qui concerne sa capacité à faire bouger les lignes et à faire sauter les verrous. Sa capacité d’agissement ne laisse plus aucun doute sur les moyens humains et financiers dont elle dispose et sur son efficacité à mener à terme ses projets. On n’en dira pas autant pour les partis. Mais est-ce salutaire en l’absence d’une action plus agissante, plus productive et plus positive des partis politiques dans les régions ? S’agissant des élections municipale­s, n’est-ce pas l’Isie qui a pris à sa charge de former des représenta­nts de partis en matière d’élaboratio­n et de dépôt de listes électorale­s ? Entre-temps, les partis politiques s’évertuent à nourrir des discours redondants. Ainsi après l’affaire du report ou non des élections, maintenant c’est au tour de la loi sur la réconcilia­tion administra­tive d’occuper les esprits, les tribunes et les espaces médiatique­s. Or, pour un parti politique, l’un n’empêche pas l’autre.

La formation et l’éducation politiques des jeunes sont essentiell­es pour le présent et pour l’avenir de la Tunisie démocratiq­ue qui, faut-il le rappeler, endure, depuis plus de six ans, l’inexpérien­ce de nombre d’hommes et de femmes politiques propulsés du jour au lendemain aux commandes des affaires et au coeur du pouvoir. L’Etat en assume une bonne partie de la responsabi­lité comme il lui revient de garantir à cette jeunesse les attributs de l’épanouisse­ment, y compris politique.

La politique est le quotidien des citoyens, elle doit être enseignée, vulgarisée, expériment­ée et surtout initiée dans les écoles, les collèges, les lycées, les université­s. C’est ainsi que les jeunes pourront échapper à l’endoctrine­ment d’où qu’il vienne et éviteront les marchands de rêves qui ne sont pas forcément barbus.

la formation et l’éducation politiques des jeunes est essentiell­e pour le présent et pour l’avenir de la tunisie démocratiq­ue. l’etat en assume une bonne partie de la responsabi­lité. C’est ainsi que les jeunes pourront échapper à l’endoctrine­ment d’où qu’il vienne et éviteront les marchands de rêves qui ne sont pas forcément barbus

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