La Presse (Tunisie)

Attentat à Londres

L’opération a été perpétrée dans une rame de métro à l’aide d’un «engin explosif artisanal», selon le commandant de l’unité antiterror­iste de la police londonienn­e

- Les blessés Réactions

AFP — Vingt-deux personnes ont été blessées dans l’explosion d’une bombe dans une station du métro londonien à l’heure de pointe, un événement rapidement qualifié de «terroriste» par la police et «destiné à faire d’énormes dégâts» selon la Première ministre Theresa May. Voici ce que l’on sait sur ce cinquième attentat en six mois à frapper le Royaume-Uni.

Les faits

Il est 08h20 (07h20 GMT) quand les services de secours sont appelés pour intervenir à la station de métro Parsons Green, située dans un quartier aisé du sud-ouest de Londres. Plusieurs témoins font état d’une explosion dans une rame et de plusieurs personnes brûlées au visage. Les environs de la station sont bouclés par la police, qui installe un cordon de sécurité, postant des hommes équipés de fusils d’assaut. Les services d’ambulance et les pompiers sont dépêchés en nombre, avec du personnel entraîné à intervenir dans des conditions dangereuse­s. Deux heures après, la police britanniqu­e parle d’acte «terroriste».

La bombe

L’attentat a été perpétré à l’aide d’un «engin explosif artisanal», a déclaré le commandant de l’unité antiterror­iste de la police londonienn­e, Mark Rowley. Selon la chaîne de télévision Sky News, la police étudie la piste d’une bombe artisanale qui n’a pas totalement explosé. Des photos diffusées sur Twitter montraient ce qui pourrait être l’origine de l’attentat : un seau blanc en train de brûler dans un sac en plastique de supermarch­é à l’intérieur d’une rame de métro, à proximité des portes automatiqu­es, et dont sortaient des fils électrique­s. Des images qui suggèrent que «‘‘l’explosion’’ n’a que partiellem­ent réussi», selon Hans Michels, professeur d’ingénierie chimique à l’Imperial College de Londres. Un témoin, Peter Crowley, a dit avoir vu «une boule de feu» et posté sur son compte Twitter des photos montrant son front brûlé.

Vingt-deux blessés, dont aucun grièvement, ont été hospitalis­és à la suite de l’attentat, ont fait savoir les services de santé, la plupart pour des brûlures. «Ça sentait le plastique brûlé», a raconté Louis Hather, 21 ans, blessé à une jambe dans la bousculade qui a suivi l’explosion et qui a décrit «une femme amenée sur un brancard dans une ambulance avec des brûlures sur tout le corps».

La Première ministre Theresa May a affirmé que «l’engin explosif était destiné à faire d’énormes dégâts», à l’issue d’une réunion d’urgence de son cabinet convoquée après cette «lâche» attaque. «Nous ne nous laisserons jamais ni intimider ni battre par le terrorisme», a assuré le maire de Londres Sadiq Khan, condamnant les «individus ignobles qui tentent d’utiliser le terrorisme pour nous toucher et détruire notre mode de vie». Le président américain Donald Trump a de son côté évoqué sur Twitter des «terroriste­s ratés», «qui étaient dans la ligne de mire de Scotland Yard» avant l’attaque. Des conjecture­s «d’aucune aide», a fulminé Theresa May, que le président américain a promis d’appeler. Cet attentat «nous conforte dans le fait qu’il faille intensifie­r et améliorer au niveau internatio­nal la lutte contre le terrorisme islamiste», a réagi la chancelièr­e allemande Angela Merkel en marge d’une rencontre avec le Premier ministre français Edouard Philippe. Ce dernier a adressé ses «pensées aux blessés».

Un contexte de menaces

L’attentat, qui n’a pas été pour le moment revendiqué, intervient après une série d’attaques, la plupart revendiqué­es par le groupe Etat islamique (EI), qui ont endeuillé le Royaume-Uni ces derniers mois, notamment à Manchester en juin (22 morts). A Londres, en mars, un assaillant avait utilisé un véhicule pour percuter des passants sur le pont de Westminste­r avant de poignarder un policier, faisant cinq morts. Deux mois plus tard, des hommes à bord d’une camionnett­e avaient foncé sur des passants sur le London Bridge avant d’en poignarder plusieurs. En juin, un véhicule avait été lancé sur une foule de fidèles sortant de la mosquée de Finsbury Park (nord de Londres). Bilan : un mort et une dizaine de blessés. L’auteur de l’attaque avait été décrit comme étant animé d’«une haine personnell­e des musulmans». Le niveau d’alerte a été maintenu hier à «critique», celui d’un attentat «hautement probable», à l’issue d’une réunion d’urgence du cabinet.

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Des policiers inspectent la rame de métro dans laquelle une bombe à explosé à Londres

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