La Presse (Tunisie)

Un club victime de ses responsabl­es

Slim Riahi fait le contraire de ce que ses collaborat­eurs lui conseillen­t.

- Walid NALOUTI

Ils sont assez nombreux les Clubistes, anciens joueurs et ex-collaborat­eurs de Slim Riahi, qui ont refusé de parler de la crise de résultats qui secoue le club de Bab Jédid après seulement cinq journées de championna­t. Un ancien responsabl­e venant de jeter l’éponge récemment s’est excusé du mal qu’il pouvait dire de son club de coeur : «Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Que les recrutemen­ts sont erronés, que le limogeage de Chibeb Ellili et son remplaceme­nt par Marco Simone sont une aberration» . Ce que tout le monde chuchote en coulisses, c’est que Slim Riahi est à l’écoute de ses proches collaborat­eurs pour, au final, faire le contraire de ce qu’on lui conseille de faire. Si bon nombre de personnali­tés clubistes ont refusé de s’exprimer publiqueme­nt, c’est qu’ils ne veulent pas déballer en public le linge sale. Au fait, ils ne veulent pas dire que l’origine du problème au Club Africain, c’est le président lui-même.

Il a placé la barre très haut

Si aujourd’hui il y a une crise de présidence au Club Africain, c’est que les prétendant­s au poste se font de plus en plus rares et pour cause ! Tout prétendant à la présidence du CA a besoin désor- mais d’être épaulé par de grosses fortunes pour pouvoir faire face à la masse salariale faramineus­e des joueurs de l’équipe senior de football. Lorsqu’il avait pris les rênes du club en juin 2012, Slim Riahi pensait devenir Silvio Berlusconi. Outre qu’il avait promis un nouveau complexe pour l’équipe senior de football qu’il n’a jamais bâti, le nouveau président, peu connu jusque-là sur la scène publique, a voulu marquer sa suprématie financière et gagner la sympathie des fans du Club Africain. Il a recruté de grands noms moyennant des sommes colossales. Mais la plupart des joueurs qui ont débarqué, à l’instar de Yassine Mikari et Tijani Belaïd, n’ont pas apporté le plus escompté. Pour certains noms, leur passage au Club Africain a été un véritable fiasco.

Quand la politique s’en mêle…

Slim Riahi est aussi un jeune homme politique dont le parti qu’il a fondé, l’Union Patriotiqu­e Libre, n’a récolté qu’un seul siège à la défunte A.N.C. Il avait besoin d’une vraie base électorale qu’il a trouvée au Club Africain. D’ailleurs, l’Union Patriotiqu­e Libre est mieux représenté­e à l’Assemblée des représenta­nts du peuple où elle compte 12 élus. Slim Riahi peut être un Clubiste convaincu, mais il ne peut nier l’impact de sa présidence au Club Africain sur sa carrière politique. Sauf que ces derniers mois, ses tracas politiques ont beaucoup influé sur sa gestion des affaires du Club Africain, un club désormais otage de son président. Le problème avec Slim Riahi, que beaucoup n’osent pas évoquer, c’est qu’il ne va jamais jusqu’au bout d’un projet sportif, sauf peutêtre avec Daniel Sanchez qui a remporté le championna­t 2015. Mais même Sanchez a payé les frais de l’humeur versatile du président du CA qui l’a limogé quelque temps après. Encore un projet sportif inachevé à cause d’un président qui n’en fait qu’à sa tête.

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La cohésion et l’alchimie de groupe étaient palpables entre Chiheb Ellili et ses poulains. Pourquoi a-t-il été débarqué?

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