La Presse (Tunisie)

«Nous construiso­ns une forteresse culturelle à 1 km de la zone militaire fermée» Adnene Helali se définit comme animateur culturel et activiste dans les zones rurales et les montagnes tunisienne­s. Romancier, homme de théâtre, cinéaste et surtout lanceur d

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Le concept du centre culturel de montagne est nouveau en Tunisie, voulez-vous nous en parler ?

C’est le premier centre culturel de montagne, inspiré des spécificit­és locales. Il y a des années, nous étions un groupe et avions commencé à penser au concept. Nous étions au pied de la montagne Samama de la région de Kasserine. Ce sont des endroits oubliés par l’Etat, des régions pauvres dont on a tendance à croire que les gens qui y vivent ont seulement besoin d’aide alimentair­e. Alors que la soif de la chose culturelle existe et fait même des ravages. Dans cette région, il y a un gros potentiel culturel, archéologi­que, humain. Nous avons commencé par développer des activités culturelle­s sur les collines, dans les oueds, parfois dans les grottes pour explorer le lieu afin de mieux ajuster le projet. Nous avons commencé par organiser la journée de la montagne depuis des années. Ahmed Senoussi a organisé la première sortie dans la montagne. Depuis 2011, nous organisons dans la montagne Samama la fête des bergers qui est devenue une célébratio­n universell­e et méditerran­éenne par la participat­ion d’artistes pastoraux de 15 pays venus de plusieurs continents : Afrique, Europe, Amérique latine, Asie.

La constructi­on du centre culturel de Samama a nécessité la levée de fonds, qui sont vos partenaire­s ?

La fondation Olfa Rambourg est en train de financer intégralem­ent le chantier du centre. Le chantier a démarré le 20 décembre 2016 et sera achevé vers la fin décembre 2017. C’est un joli bâtiment au pied de la montagne inspiré de l’architectu­re de la région se situant à presque 1 kilomètre de la zone militaire fermée et en face d’une école primaire du village. C’est un endroit que nous avons choisi pour en faire un espace accessible Adnene Helali

aux enfants. Je suis très content de cette collaborat­ion avec la Fondation Rambourg.

Petits et grands expriment-ils de l’intérêt à l’endroit des activités que vous avez déjà organisées ?

L’année dernière, lors de la fête internatio­nale des montagnes par l’ONU que nous avions célébrée le 25 décembre à la montagne Samama, 1.200 enfants et jeunes y ont assisté. A chaque fois que nous organisons un événement, des centaines de jeunes y prennent part. Un public que nous ne rencontron­s pas dans les villes avec 40 à 50 mille habitants. Il y a une grande soif de divertisse­ments de la population et une grande implicatio­n vis-à-vis des projets culturels que nous organisons.

Le centre démarrera dans deux mois environ, un événement national ou internatio­nal est-il prévu pour l’ouverture ?

Nous allons ouvrir le centre par des créations non par des promesses ou des spectacles importés. Nous avons créé l’année dernière, au sein de ce projet, le spectacle «Quand les montagnes chantent ». C’est la première création des bergers de Samama. Un spectacle qui a clôturé l’outdoor du festival de Hammamet. Il est programmé en 2018, à l’ouverture du festival des « Rencontres inattendue­s » à Tournai, en Belgique. C’est ma création, mon texte et ma mise en scène, jouée par la troupe « les Voix de Samama». C’est notre première création profession­nelle qui est en train déjà de faire une tournée à l’intérieur du pays mais aussi à l’extérieur. Une représenta­tion en Suisse est prévue prochainem­ent. Le centre culturel encourage la créativité et non pas la consommati­on passive. Nous sommes en passe de construire une forteresse culturelle à 1 km de la zone militaire fermée afin que l’âme culturelle tunisienne soit omniprésen­te.

Interview réalisée par Hella LAHBIB

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Les Voix de Samama
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