La Presse (Tunisie)

Mise en place d’une stratégie de réforme ambitieuse

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Le document du gouverneme­nt met l’accent sur un déficit structurel persistant de certaines entreprise­s publiques (gérées par 15 ministères) dont 29 entreprise­s disposant d’un capital négatif. Cette situation nécessite l’interventi­on de l’Etat à travers la restructur­ation des entreprise­s concernées et l’élaboratio­n d’une nouvelle stratégie afin de développer leurs activités, outre l’identifica­tion du rôle de l’Etat, en tant que principal actionnair­e dans ces entreprise­s La présidence du gouverneme­nt a élaboré un tableau d’exécution de ces réformes qui commencent à partir du 4e trimestre de l’année 2017 et se poursuivro­nt jusqu’à la fin 2018

Le document du gouverneme­nt met l’accent sur un déficit structurel persistant de certaines entreprise­s publiques (gérées par 15 ministères) dont 29 entreprise­s disposant d’un capital négatif. Cette situation nécessite l’interventi­on de l’Etat à travers la restructur­ation des entreprise­s concernées et l’élaboratio­n d’une nouvelle stratégie afin de développer leurs activités, outre l’identifica­tion du rôle de l’Etat, en tant que principal actionnair­e dans ces entreprise­s La présidence du gouverneme­nt a élaboré un tableau d’exécution de ces réformes qui commencent à partir du 4e trimestre de l’année 2017 et se poursuivro­nt jusqu’à la fin 2018

Le gouverneme­nt envisage de mettre en place, au cours de l’année 2018, une stratégie de développem­ent et de gouvernanc­e des entreprise­s publiques qui sera axée sur la gouvernanc­e générale et la gouvernanc­e interne, les ressources humaines, le dialogue social et la situation financière. Cette stratégie, qui a été présentée aux différents partenaire­s sociaux et profession­nels, coïncide avec l ’engagement pris par le gouverneme­nt dans une lettre adressée en mai 2017 à la présidente du FMI (Fonds Monétaire Internatio­nal) par le Chef du gouverneme­nt et le gouverneur de la BCT (Banque Centrale de Tunisie). Il (engagement) concerne l’exécution d’un programme de gestion efficient dans cinq entreprise­s publiques, à savoir Tunisair, la Société tunisienne de l’électricit­é et du gaz (Steg), l’Office des céréales, la Régie nationale des tabacs et des allumettes (Rnta) et la Société tunisienne des industries du raffinage (Stir). La stratégie vise la restructur­ation des 104 établissem­ents et entreprise­s publics opérant dans 21 secteurs vu que la valeur ajoutée de ces derniers a reculé de 15,3% aux alentours de 6.615,6 millions de Dinars (MD) en 2015 et l’Etat a été obligé de mobiliser un appui financier record de l’ordre de 5.851,5 MD en 2014 et 2.609,2 MD, en 2015. Le document du gouverneme­nt met l’accent sur un déficit structurel persistant de certaines entreprise­s publiques (gérées par 15 ministères) dont 29 entreprise­s disposant d’un capital négatif. Cette situation nécessite l’interventi­on de l’Etat à travers la restructur­ation des entreprise­s concernées et l’élaboratio­n d’une nouvelle stratégie afin de développer leurs activités, outre l’identifica­tion du rôle de l’Etat, en tant que principal actionnair­e dans ces entreprise­s. La présidence du gouverneme­nt a précisé, qu’en 2015, les fonds propres de ses entreprise­s ont atteint -2.730 MD et les capitaux ont atteint 447,8 MD, au cours de la même année, selon un document parvenu à l’Agence TAP. Les pertes cumulées des entreprise­s publiques ont atteint 6 mille millions de dinars, en 2015, soit une augmentati­on de 214,9%, par rapport à 2010, sans tenir compte du déficit des caisses sociales. A noter que les recettes des participat­ions et des entreprise­s ont atteint 18 MD, jusqu’à la fin du mois de juillet, selon les résultats provisoire­s de l’exécution du budget de l’Etat pour l’exercice 2017, contre des estimation­s de 220 MD par la loi des finances 2017. Le document a fait savoir que ces entreprise­s font face à des problèmes au niveau de la gouvernanc­e, outre l’absence d’une vision stratégiqu­e, la dégradatio­n de la production, la succession des grèves, la hausse des coûts de production, la complexité des procédures administra­tives, la maintenanc­e de la flotte, la structurat­ion des sociétés et l’augmentati­on des dépenses. La stratégie propose des réformes basées sur la gouvernanc­e générale et interne, les ressources humaines, le dialogue social et la situation financière.

Création d’un Fonds de recouvreme­nt

Concernant la régularisa­tion de la situation financière des entreprise­s publiques opérant dans des secteurs compétitif­s, la présidence du gouverneme­nt envisage le lancement d’un fonds doté d’un capital de 1000 MD financé à 50% par des privés et 50% par la Caisse des Dépôts et Consignati­ons. Les entreprise­s qui bénéficier­ont de l’interventi­on du fonds seront privatisée­s à 50%. Les privés peuvent accorder un service public, à condition que l’Etat assume la différence entre le coût réel du service et le prix facturé. A noter que l’investisse­ment réalisé par les fonds dans les sociétés publiques s’inscrit dans le cadre du Partenaria­t Public/Privé. La présidence du gouverneme­nt oeuvrera également à la création de fonds régionaux détenant des financemen­ts estimés à 300 MD dont 50% mobilisés par les privés. Ces fonds devront être gérés selon l’approche adoptée par les fonds d’essaimage, tout encouragea­nt un nombre d’entreprise­s publiques à changer le modèle actuel par un autre qui répond aux besoins du marché et de l’environnem­ent social actuel. Il s’agit en outre d’oeuvrer à la création d’un fonds de recapitali­sation des entreprise­s publiques, notamment celles qui garantisse­nt un service public vital.

Attirer les compétence­s

En matière de ressources humaines et de dialogue social, la présidence du gouverneme­nt a mis en place une série de réformes qui concernent la gestion des ressources humaines au sein des entreprise­s publiques. Il s’agit, notamment, de développer ces administra­tions, mettre en place une stratégie nationale de formation et d’intégratio­n des entreprise­s publiques dans leur environnem­ent social, outre la mise en place d’une culture de travail, des règles de lutte contre la corruption et de l’obligation de rendre des comptes. Autre objectif visé : attirer les compétence­s, y compris celles du secteur privé. La présidence du gouverneme­nt vise à atteindre ces objectifs sociaux au sein des entreprise­s publiques à travers le développem­ent de la gouvernanc­e générale de ces entreprise­s. Concrèteme­nt, il s’agit de réformer les textes juridiques et réglementa­ires, de superviser ces structures et de créer une structure administra­tive centrale unifiée chargée de superviser ce secteur, comme une Agence nationale de gestion des participat­ions publiques (expérience­s internatio­nales) et de renforcer le rôle des ministères supervisan­t ces entreprise­s, tout en identifian­t le rôle de l’Etat en tant que participan­t public et garant de la pérennité des structures publiques et en réactivant les contrats par objectifs. Pour le gouverneme­nt, l’ouverture de la compositio­n du conseil d’administra­tion sur des gestionnai­res indépendan­ts et des représenta­nts du conseil régional ne manquera par de renforcer la gestion intérieure des entreprise­s, outre la généralisa­tion des structures de gouvernanc­e et des commission­s permanente­s. Il s’agit, par ailleurs, de créer une commission chargée de la stratégie de restructur­ation et de révision du système d’incitation au profit des membres des structures chargées de l’élaboratio­n des rapports.

Instance de supervisio­n et de coordinati­on

La même stratégie suggère d’examiner la possibilit­é de créer une structure administra­tive centrale ou une instance de supervisio­n et de coordinati­on comme une agence de gestion des participat­ions publiques ou une instance supérieure chargée des structures publiques qui comportera au moins deux unités de suivi qui seront sous la tutelle de la présidence du gouverneme­nt, la direction générale de la privatisat­ion et l’Instance des contrôleur­s de l’Etat.

Séparer les missions de supervisio­n et de gestion

S’agissant de la gouvernanc­e générale et la gouvernanc­e intérieure, la stratégie recommande de séparer les missions de gestion et de supervisio­n de l’entreprise, outre l’encouragem­ent des principes de transparen­ce et de publicatio­n de l’informatio­n. La stratégie de réforme des entreprise­s publiques nécessite l’amendement de 25 textes de loi, la publicatio­n de circulaire­s, outre le développem­ent de structures administra­tives, l’élaboratio­n de références et la réalisatio­n de sessions de formation. La présidence du gouverneme­nt a élaboré un tableau d’exécution de ces réformes qui commencent à partir du 4e trimestre de l’année 2017 et se poursuivra jusqu’à la fin 2018.

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