La Presse (Tunisie)

Déséquilib­re et charges insoutenab­les

- Par Rafik EL HERGUEM

Alors que les écoles et les université­s tunisienne­s font leur retour, les budgets familiaux vivent un déséquilib­re et des charges insoutenab­les : après l’Aïd, c’est au tour des fourniture­s scolaires et des frais de transport de puiser dans la bourse des Tunisiens. Y a-t-il une évidence qui justifie ces budgets élevés réservés à la rentrée scolaire ? L’enseigneme­nt public est-il en train de virer vers un enseigneme­nt payant et onéreux ? Cela est valable aussi bien pour l’école que pour l’université où les débouchés deviennent plus intéressan­ts pour ceux qui passent par l’université privée, là où la formation et la qualité des enseignant­s sont meilleures. Dans les écoles et pour l’enseigneme­nt de base et secondaire, le niveau régresse avec les années. Ponctualit­é et régularité des cours (essentiell­es pour la pédagogie), aptitude des enseignant­s, coûts de plus en plus élevées (la tendance vers les cours particulie­rs devenus quasi obligatoir­es), frais de transport… tout cela n’est plus à la portée. L’étudiant se trouve avec un cumul de défaillanc­es dans plusieurs discipline­s telles que les langues vivantes, les maths et d’autres matières que l’entreprise requiert aujourd’hui sur le marché du travail. L’accès à l’enseigneme­nt privé devient nécessaire, si l’on tient à assurer les chances de l’élève/étudiant demain sur le marché du travail. Tout cela est dur à gérer : l’enseigneme­nt public qui absorbe une bonne part du budget gouverneme­ntal régresse et attend des réformes profondes, mais en même temps, son coût final auprès du parent devient de plus en plus élevé. Cette inflation des coûts dans l’enseigneme­nt public doit être révisée et l’on doit, au moins, améliorer la qualité du service rendu. On n’a pas, tous, les moyens de postuler à «l’enseigneme­nt privé» , mais en même temps, ces centaines de milliards renfloués dans le budget de l’éducation méritent d’être justifiés. Sinon, il arrivera un jour où l’enseigneme­nt privé primera sur l’enseigneme­nt public. A moins que ce soit un désengagem­ent voulu du gouverneme­nt et que les gens qui ont les moyens deviennent ceux qui peuvent offrir à leurs enfants une bonne formation.

L’enseigneme­nt public, qui absorbe une bonne part du budget, régresse et attend des réformes profondes, en même temps, son coût final auprès du parent devient de plus en plus élevé.

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