Déséquilibre et charges insoutenables
Alors que les écoles et les universités tunisiennes font leur retour, les budgets familiaux vivent un déséquilibre et des charges insoutenables : après l’Aïd, c’est au tour des fournitures scolaires et des frais de transport de puiser dans la bourse des Tunisiens. Y a-t-il une évidence qui justifie ces budgets élevés réservés à la rentrée scolaire ? L’enseignement public est-il en train de virer vers un enseignement payant et onéreux ? Cela est valable aussi bien pour l’école que pour l’université où les débouchés deviennent plus intéressants pour ceux qui passent par l’université privée, là où la formation et la qualité des enseignants sont meilleures. Dans les écoles et pour l’enseignement de base et secondaire, le niveau régresse avec les années. Ponctualité et régularité des cours (essentielles pour la pédagogie), aptitude des enseignants, coûts de plus en plus élevées (la tendance vers les cours particuliers devenus quasi obligatoires), frais de transport… tout cela n’est plus à la portée. L’étudiant se trouve avec un cumul de défaillances dans plusieurs disciplines telles que les langues vivantes, les maths et d’autres matières que l’entreprise requiert aujourd’hui sur le marché du travail. L’accès à l’enseignement privé devient nécessaire, si l’on tient à assurer les chances de l’élève/étudiant demain sur le marché du travail. Tout cela est dur à gérer : l’enseignement public qui absorbe une bonne part du budget gouvernemental régresse et attend des réformes profondes, mais en même temps, son coût final auprès du parent devient de plus en plus élevé. Cette inflation des coûts dans l’enseignement public doit être révisée et l’on doit, au moins, améliorer la qualité du service rendu. On n’a pas, tous, les moyens de postuler à «l’enseignement privé» , mais en même temps, ces centaines de milliards renfloués dans le budget de l’éducation méritent d’être justifiés. Sinon, il arrivera un jour où l’enseignement privé primera sur l’enseignement public. A moins que ce soit un désengagement voulu du gouvernement et que les gens qui ont les moyens deviennent ceux qui peuvent offrir à leurs enfants une bonne formation.
L’enseignement public, qui absorbe une bonne part du budget, régresse et attend des réformes profondes, en même temps, son coût final auprès du parent devient de plus en plus élevé.