La Presse (Tunisie)

Victimes civiles en «zone de désescalad­e»

Les raids aériens visaient des jihadistes qui avaient attaqué mardi dernier des positions du régime

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AFP — Au moins 22 civils ont été tués en deux jours dans des raids aériens du régime et de son allié russe, visant des provinces faisant partie d’une «zone de désescalad­e» dans le nord-ouest de la Syrie, a rapporté hier une ONG. Les raids, dans la zone frontalièr­e entre les provinces d’Idleb et de Hama, ont été lancés en riposte à une offensive lancée mardi par des jihadistes contre des positions des forces du régime de Bachar Al-Assad. Idleb et une partie de la province voisine de Hama font partie d’une des quatre zones de désescalad­e définies en mai par la Russie et l’Iran —alliés du régime de Damas— et par la Turquie —soutien des rebelles—, pour parvenir à un cessez-le feu durable en Syrie, ravagée par six ans de guerre.

Le calme prévalait depuis cette date à Idleb.

L’Observatoi­re syrien des droits de l’Homme (Osdh) a fait état de dizaines de raids aériens menés depuis l’aube de mardi. «Les avions russes et ceux du régime ne quittent quasiment jamais le ciel à Idleb et à Hama», a-t-il précisé. Les frappes se concentren­t sur le nord de la province de Hama et le sud d’Idleb, selon l’ONG basée en Grande-Bretagne. «Au moins 22 civils ont été tués et des dizaines blessés» depuis mardi, a indiqué l’OSDH, qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays en guerre. Jeudi, au moins quatre personnes, dont un père et ses deux filles, ont été tuées dans des raids russes à Khan Cheikhoun, une localité de la province d’Idleb, d’après la même source. Tahrir Al-Cham, une coalition jihadiste dominée par l’ex-branche d’Al-Qaïda, a lancé mardi une offensive contre des positions du régime dans le nord de la province de Hama, selon l’OSDH. La semaine dernière, la Russie, l’Iran et la Turquie avaient annoncé un accord concernant le déploiemen­t de forces de maintien de l’ordre conjointes dans la zone de désescalad­e d’Idleb, qui comprend des secteurs de Hama, Lattaquié (ouest) et Alep (nord). Les trois autres zones de désescalad­e sont Homs (centre), la Ghouta orientale (près de Damas) et le sud du pays. Déclenché en 2011 par la répression de manifestat­ions pacifiques par le régime de Bachar Al-Assad, le conflit en Syrie s’est complexifi­é au fil des ans avec l’implicatio­n de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

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