l’etat-providence, c’est fini !
AUX grandes crises, les grandes réformes et les décisions impopulaires. Cette équation est évidente au point que la crainte qu’elle suscite autant auprès des décideurs politiques, soucieux de préserver leur place « au pouvoir », qu’auprès de leurs partenaires sociaux, soucieux de préserver les intérêts de leurs adhérents, les a empêchés, à ce jour, d’examiner ensemble, dans le calme et la compréhension, toutes les solutions capables de minimiser les dégâts pour les uns comme pour les autres. Si bien que l’approche adoptée jusque-là pour faire face à la crise économique et sociale a été la réponse au cas par cas sous la pression des revendications sociales par le biais des protestations, des sit-in et des grèves. Le gouvernement actuel, comme ceux qui l’ont précédé, s’emploie à mettre en place et à engager au plus vite ces grandes réformes économiques et financières nécessaires pour redynamiser l’économie nationale agonisante et réduire le grave déficit budgétaire de l’Etat. Mais ces réformes sont difficiles et requièrent volonté et audace politiques pour être concrétisées et menées à terme. C’est le cas de la privatisation des entreprises publiques déficitaires, les sables mouvants des finances publiques. Le dossier fâche l’Ugtt à cause de son coût social. Mais sait-on que la non-privatisation est aussi onéreuse pour la communauté nationale ? Il est, en effet, des secteurs stratégiques qui doivent rester sous l’autorité de l’Etat. Mais d’autres domaines se porteraient beaucoup mieux s’ils passaient sous la main du secteur privé ou dans le cadre du partenariat publicprivé. Cette approche mérite d’être mieux examinée et évaluée par les syndicats des travailleurs afin que le texte de loi y afférent voie le jour.
En attendant, les gouvernements successifs ont eu recours à des mesures de raccommodage, plus faciles, plus rapides et plus douloureuses que pour le consommateur, le contribuable, le salarié. Des augmentations de prix par-ci, des nouvelles impositions par-là. Les toutes dernières sont annoncées pour la prochaine loi de finances 2018. Or c’est cette même approche qui a enlisé le pays dans le cercle vicieux du bras de fer syndicats-gouvernement sur fond de tensions sociales.
La crise dans laquelle se débat le pays n’est pas une fatalité. Elle est le résultat de la mauvaise gestion des affaires, des égoïsmes et des égocentrismes. On peut y remédier en plaçant l’intérêt général au-dessus de tout calcul et en commençant par admettre que l’Etat-providence a vécu et que «Rizk el bilik» (biens publics), c’est du passé. Le travail et la productivité sont, aujourd’hui plus que jamais auparavant, l’unique voie de salut. Rêver à instaurer un nouveau modèle de développement tout en s’accrochant aux privilèges de l’Etat-providence est un contresens et une perte de temps très coûteuse pour les générations actuelles et futures.
la crise dans laquelle se débat le pays n’est pas une fatalité. elle est le résultat de la mauvaise gestion des affaires, des égoïsmes et des égocentrismes. on peut y remédier en plaçant l’intérêt général au-dessus de tout calcul et en commençant par admettre que l’etatprovidence a vécu et que «rizk el bilik» (biens publics), c’est du passé. le travail et la productivité sont, aujourd’hui plus que jamais auparavant, l’unique voie de salut