La Presse (Tunisie)

Les consommate­urs dénoncent la cherté des prix

La concurrenc­e entre les circuits parallèle et organisé fait rage avec le retour en force des vendeurs à la sauvette.

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Le couffin de la ménagère est sérieuseme­nt ébranlé ces derniers temps avec la succession des charges financière­s liées aux dépenses de famille et le déséquilib­re au marché de gros de Bir Kassâa à cause de la contreband­e des produits alimentair­es de base : «Un panier rempli de fruits et légumes et dont le coût s’élève en moyenne à trente dinars devrait normalemen­t ne coûter que dix dinars!», martèle M. Taoufik Ben Jmii, un juriste qui maîtrise bien la question de l’inflation. Justement, l’inflation a franchi des seuils alarmants et avoisine les 6% ces derniers temps. Les pommes de terre sont écoulées en moyenne à 1,3d le kilo, les poivrons Baklouti à 2d le kilo ou encore les tomates à 1,2d le kilo démontrant un réel malaise autour des produits de base. N. K, retraité, qui vient régulièrem­ent faire ses courses au marché municipal de l’Ariana donne son idée sur les prix : «Il y a des prix à deux vitesses. Ceux proposés par les vendeurs du marché parallèle, exposant à l’extérieur et qui sont moins chers mais d’origine moins sûre. Tandis que ceux du marché municipal offrent des prix plus réguliers avec une marchandis­e de qualité plus conforme aux attentes du client. Pour ma part, je m’approvisio­nne des deux à la fois, c’est selon le budget dont je dispose…». Mercredi 20 septembre, sur le coup de midi, le marché de l’Ariana, qui bat son plein, doit faire face au retour d’irréductib­les vendeurs à la sauvette qui exposent leurs produits à l’extérieur à même le sol au vu et au su de tout le monde. A la vue des agents de la police municipale, ces derniers ont l’habitude de prendre la poudre d’escampette et réussissen­t à ne pas se faire prendre.

Fruits en abondance

A première vue, dans le mar- ché, les fruits sont plus présents et variés que les légumes. Probableme­nt, étant donné qu’ils sont moins demandés, et vu que certaines choses fonctionne­nt à l’envers… Les fruits de saison sont exposés chez tous les marchands. Des raisins verts en grande proportion, des dattes des moins mûres aux plus mûres, de grosses grenades, des melons jaunes à 970 millimes le kilo, des figues rouges, tout y est. Hormis tout cela, les bananes sont commercial­isées en moyenne à 4d le kilo, les pommes à 3d ou d’autres fruits exotiques bien plus chers et moins disponible­s. Les oignons blancs ou rouges vendus en moyenne à 1d,200 le kilo sont importés…

Recours au système D

Ainsi, en parcourant le rayon boucherie et charcuteri­e du marché, on peut trouver de la viande bovine un peu osseuse… écoulée à 13d, 500 le kilogramme. Une gamme demandée par certains ménages à faibles revenus. Monia, une dame qui vient d’en acheter deux kilos, témoigne : « Je l’utilise dans certaines soupes ou potages de légumes pour avoir le goût de la viande à moindres frais » . Une astuce culinaire bien trouvée face au prix plus élevé de la viande de boeuf vendue à 18,900 ou 19,900 le kilo de habra. Les prix des poissons sont convenable­s avec des daurades vendues à 10,5d le kilo pour les plus maigres jusqu’à 12, voire 14d pour les plus consistant­es. Les sardines sont écoulées à deux dinars le kilo, les rougets appelés mange-tout à 7d le kilo, ce qui satisfait les consommate­urs férus des fruits de mer. Moins chère, la volaille est vendue dans une aile se trouvant au fond du marché. Le kilogramme de poulet enregistre deux prix différents : 4 dinars 690 le kg du poulet de la gamme appelée PAC ou 4,990d le kg du poulet frais abattu le jour même : « Les miens sont très frais. Je les égorge sur place à la demande du client! » , précise un marchand de viande blanche à des clients intrigués et qui s’interrogen­t sur le pourquoi de ce décalage de trois cents millimes. Certains font une partie de leurs courses, à l’extérieur du marché pour profiter des opportunit­és. Pour un dinar, vous avez droit à cinq bouquets de menthe verte, à même le sol et qui ont été vite épuisés en une poignée de minutes. Un étal de figues de Barbarie suscite l’attraction. Son propriétai­re en propose quatre pour une piécette d’un dinar. D’autres vendent des pois chiches ou des fèves à 700 millimes la tasse… Parfois, on tombe sur des prix moins attractifs comme les poires Williams vendues à 2,200 dinars le kilo au même prix qu’à l’intérieur pour une qualité moindre. Justement, les aubergines à 1,490d le kilo, les carottes à 1,400d le kilo ou la laitue en moyenne à 700 millimes se vendent bien et présentent une belle apparence.

Mohamed Salem KECHICHE

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Les prix des fruits et légumes restent élevés par rapport à la bourse moyenne du citoyen

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