Que se passe-t-il au parc urbain de Carthage ?
La question a été soulevée par les habitants et les visiteurs de ce beau lieu. Ils attendent des autorités des réponses convaincantes avant que l’accès ne leur soit, un jour, interdit.
Alors qu’il y a quelques mois, cet espace accueillait le large public sans trop de problèmes, les visiteurs sont surpris des changements intervenus. En effet, depuis la construction de nouveaux espaces de sport, d’un café et la prise en charge de l’aire de jeux par un privé, on se dirige, paraît-il, vers une véritable privatisation de tout le parc. A l’intérieur du parc, les jeux qui étaient gratuits ne le sont plus. L’espace qui leur est réservé a été clôturé de bric et de broc, et son accès n’est plus public. Pour «profiter» des jouets proposés, il faut payer. C’est, peut-être, logique. Mais ce que les habitués des lieux ne comprennent pas, ce sont les interdictions imposées aux visiteurs. Par exemple, il est interdit d’amener des sandwichs ou des boissons comme le rappelle un panneau bien visible à l’entrée de l’aire de jeux. Le stationnement dans le vaste parking est, comme on l’a précisé, payant et même devant la porte d’entrée principale il y a un gardien qui oblige les visi- teurs à payer un droit de stationnement. De plus, l’entretien des lieux n’est pas évident. Quant aux braves gens qui viennent pour respirer un peu d’air et permettre à leurs enfants de se détendre, on ne leur offre plus cette liberté. Il faut pourtant savoir que ces parcs urbains ont été créés pour tout le monde et pour procurer aux habitants des zones environnantes des opportunités de loisirs et de détente. De là à s’approprier ces domaines publics, il y a des limites à ne pas dépasser. En tout cas, les autorités municipales doivent rendre des comptes aux citoyens. Ces derniers ont le droit de comprendre. S’agissant des autres autorités et, notamment, à un plus haut niveau, il y aurait lieu de garantir la liberté d’accès et de mouvement des visiteurs. Personne ne devrait avoir le droit de leur imposer des restrictions. Certes, des règles de respect de l’environnement sont à observer, mais il n’est pas acceptable de changer la vocation de ces parcs urbains particulièrement lorsqu’il s’agit de gêner ceux qui viennent dans ces lieux. De très mauvais exemples de parcs urbains qui se sont transformés en espaces anarchiques existent. On en cite celui d’El Mourouj où des cafés occupent tous les espaces, normalement, destinés aux habitants de la région et l’invasion de manèges utilisant un matériel remontant à une autre époque. Les surfaces plantées de gazon ont disparu et les propriétaires des cafés qui les ont «squattés» ne bougent même pas le petit doigt pour assurer leur entretien. On est en droit de s’interroger sur le devenir de ces nombreux parcs gangrénés par le phénomène de l’anarchie. Doit-on les offrir sur un plateau à des opérateurs au détriment des objectifs premiers qui ont conduit à la création de ce réseau de parcs urbains ? Les autorités sont tenues de réagir et de donner l’occasion aux citoyens de saisir ce qui est en train de se tramer.