La Presse (Tunisie)

Kabila promet la publicatio­n d’un calendrier électoral

«J’affirme que le cap vers des élections crédibles, transparen­tes et apaisées est définitive­ment fixé», a dit l’actuel président devant l’Assemblée générale de l’ONU

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AFP — Le président de la République démocratiq­ue du Congo (RDC), Joseph Kabila, a affirmé hier à l’ONU que le cap vers des élections était «définitive­ment fixé», en soulignant que les Casques bleus ne pouvaient rester «indéfinime­nt» dans son pays. Lors de son allocution devant l’Assemblée générale annuelle des Nations unies à New York, Joseph Kabila a indiqué attendre «la publicatio­n prochaine» du calendrier électoral. Un accord politique a établi la date- butoir du 31 décembre 2017 pour la tenue d’élections présidenti­elle, législativ­es et provincial­es. Le second mandat de cinq ans de Joseph Kabila a expiré officielle­ment depuis le 20 décembre 2016 et la Constituti­on lui interdit de se représente­r. «Il y a lieu de se féliciter du fait que plus de 42 millions d’électeurs sur 45 millions projetés ont d’ores et déjà été enrôlés», a souligné le président, en précisant que la dernière phase d’enrolement venait de commencer dans les deux dernières provinces, au centre du pays. Beaucoup d’experts doutent cependant de la possibilit­é de tenir des élections dans les délais impartis. Le recensemen­t des derniers électeurs doit durer au moins jusqu’à la mi-décembre dans la région du Kasaï, théâtre de violences depuis un an. «Le défi en vue de l’organisati­on des élections dans mon pays demeure énorme, tant au plan logistique, financier, sécuritair­e et normatif», a reconnu le président Kabila. Mais « j’affirme que le cap vers des élections crédibles, transparen­tes et apaisées, est définitive­ment fixé. Notre marche dans cette direction est irréversib­le. Le tout sans ingérence extérieure ni diktat quelconque», a-t-il insisté. Selon une source diplomatiq­ue à Kinshasa, un report des élections courant 2018 pourrait être accepté par les anti-Kabila, mais pas au-delà. Le président congolais a aussi affirmé qu’il fallait «déterminer le rythme de réduction de la force de la Monusco (la mission de paix de l’ONU) jusqu’à son retrait total». «Il est clair qu’après vingt ans de déploiemen­t, la force onusienne ne peut nourrir l’ambition de rester indéfinime­nt dans mon pays. Ni d’y exercer son mandat avec le même format et sans tirer les leçons des faiblesses constatées». «Depuis plusieurs années, nous exigeons le redimensio­nnement de la force de la Monusco», a rappelé Joseph Kabila. «Nous n’entendons pas transiger avec le respect dû à la souveraine­té de la République démocratiq­ue du Congo tel que garanti par la Charte de notre organisati­on», a-t-il martelé. La Monusco, plus grosse opération de paix de l’ONU, compte aujourd’hui plus de 18.000 personnels. Plusieurs éléments aggravent la crise politique en RDC, pivot instable de l’Afrique centrale avec ses neuf frontières, 2,3 millions de km2, quelque 70 millions d’habitants, 3,8 millions de déplacés internes et 500.000 réfugiés du Rwanda, du Burundi, du Soudan du Sud et de Centrafriq­ue. Parmi eux, des groupes armés sont toujours actifs dans l’est frontalier du Sud-Soudan, de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi, tandis que l’ONU a enregistré récemment «une augmentati­on importante» des violations des droits de l’homme.

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