La Presse (Tunisie)

« Pour remplacer le foot de quartier »

Grande star du football nabeulien des années 1960-70, Ayed El Kamel dirige depuis 2010 une académie privée qui porte son nom.

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«L’Académie Ayed El Kamel, je l’ai mise sur pied depuis voilà sept ans. La passion du ballon rond ne meurt jamais, c’est surtout de cela qu’il s’agit. Toute mon existence est bercée de foot que ce soit en tant que joueur ou entraîneur. De 2004 jusqu’en 2010, j’avais déjà dirigé l’académie du Stade Nabeulien. La synergie entre le privé et le public, si j’ose appeler les choses ainsi, est très forte. Cinq joueurs actuels du SN sont issus de mon académie. Chaque année, je fournis au SN 20 à 25 joueurs prêts qui intègrent la catégorie Ecoles. Cette année, je vais en faire autant avec l’Union Sportive Nabeulienn­e que je viens de fonder avec un groupe d’amis. Ce nouveau-né va entamer son existence par le biais des catégories Ecoles, minimes et cadets. Il faut dire que l’académie sert directemen­t les clubs qu’elle fournit en jeunes compétitif­s dès la catégorie Ecoles. Avant de partir dans le club, l’enfant doit d’abord apprendre et s’amuser dans l’académie. Je suis contre la course aux résultats dès le plus jeune âge. Il faut d’abord polir le talent, le susciter, le canaliser et laisser le jeune jongler, se donner du plaisir, apprendre que le foot, ce ne sont pas uniquement les contrainte­s et la fameuse philosophi­e de la rigueur.

Trois catégories d’âge

Les académies viennent remplacer le foot de quartier puisqu’on y pratique du jeu «surveillé». Elles répondent par conséquent à un gros besoin, celui inhérent au boom de l’urbanisme et à la disparitio­n des grands espaces. Vous y trouvez les trois catégories d’âge suivantes: -les débutants (natifs de 2011 et 2012) -les poussins (natifs de 2009 et 2010) -les benjamins (natifs de 2007 et 2008) Il est malheureux de constater que certains pratiquent au sein de leurs académies une course effrénée à l’argent. Cet devenu dans leur esprit un commerce. Les frais d’inscriptio­n chez moi sont de l’ordre de 25 dinars. Rien à voir avec les 40 ou 50 dinars exigés ailleurs. Dans certains cas, j’admets des jeunes nécessiteu­x gratuiteme­nt. J’ai une centaine d’enfants inscrits. Les académies disposant de leur propre terrain sont évidemment avantagées. Moi, je dois louer le terrain à la municipali­té et payer deux entraîneur­s qui ont joué au Stade Nabeulien avec moi: Hamadi Chouchène et Mohamed Ben Ameur. Bien sûr, parfois, la municipali­té ne vous offre que la terre battue. Les inscrits s’entraînent jusqu’à cinq jours par semaine, surtout durant les vacances. Mais l’été, les jeunes préfèrent la plage, l’assiduité est moins évidente. Autre difficulté: les académies des clubs ne jouent qu’entre elles. Celles privées trouvent ainsi les plus grandes difficulté­s à trouver un sparringpa­rtner.»

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