Un regain d’intérêt des investisseurs étrangers
A la fin du mois d’août 2017, les investissements étrangers ont atteint 1.455,2 MDT. Comparés aux trois dernières années, ces investissements ont enregistré des variations de 11,7% par rapport à 2016
Un regain d’intérêt des investisseurs étrangers pour le site tunisien a été enregistré au cours des derniers mois. Les indicateurs commencent à s’améliorer aussi bien au niveau de la sécurité que du cadre juridique à la faveur de la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement qui comporte plusieurs avantages pour les investisseurs aussi bien tunisiens qu’étrangers. L’objectif recherché à travers ce nouveau cadre juridique est de multiplier la création des projets à haute valeur ajoutée et à forte employabilité. Il s’agit, en effet, de faire travailler ces milliers de diplômwés de l’enseignement supérieur ou de la formation professionnelle qui sont, depuis des années, au chômage. Les nouveaux IDE vont générer des emplois durables dans plusieurs régions. C’est que les investisseurs sont toujours à la recherche d’une main-d’oeuvre qualifiée et à bon prix pour comprimer le coût de production et être plus compétitifs sur le marché international. Et la Tunisie répond bien à ce critère à la faveur des ressources humaines bien formées et disponibles.
Tendance haussière
A la fin du mois d’août 2017, les investissements étrangers ont atteint 1455,2 MDT. Comparés aux trois dernières années, ces investissements ont enregistré des variations de 11,7% par rapport à 2016, -9,7% par rapport à 2015 et 26,4% par rapport à 2014. Les investissements de portefeuille ont enregistré, quant à eux, une hausse, toujours au cours des huit premiers mois de cette année. Cette tendance pourrait s’accentuer, suite à la promulgation du nouveau cadre juridique de l’investissement grâce notamment à la mesure d’exemption de l’autorisation pour les acquisitions par les étrangers des valeurs mobilières tunisiennes donnant le droit de vote ou d’action dans des entreprises installées en Tunisie. En fait, le pic de 2015 s’explique par la mise en appli- cation du décret n°3629-2014, qui accorde aux étrangers d’acquérir librement, sans autorisation du CSI, des titres de capital sur la cote, à condition que la participation étrangère, y compris l’opération d’acquisition concernée soit comprise entre les 50% et 66,66% du capital. Au cours des huit premiers mois de 2017, les investissements directs étrangers ( IDE) ont atteint 1399,8 MDT. Comparés aux trois dernières années, ces investissements ont enregistré des variations de 10,9% par rapport à 2016, 10,3% par rapport à 2015 et 30,8% par rapport à 2014. Les IDE sont répartis à hauteur de 45% pour les énergies.
Des perspectives prometteuses
Les perspectives des IDE en Tunisie s’annoncent prometteuses au cours de la période à venir à condition de peaufiner davantage le climat des affaires qui comporte encore certaines défaillances, notamment au niveau du circuit administratif qui reste long de l’avis même de certains investisseurs. Vivement, l’institution de l’administration électronique qui va permettre au contribuable — personne morale ou physique — d’effectuer des procédures à distance en utilisant son appareil numérique connecté. Il s’agit aussi de préserver la sécurité partout dans le pays pour éviter actes de criminels et de vandalisme susceptible d’entraver la bonne marche des entreprises. Le site tunisien doit présenter les mêmes caractéristiques que les sites situés dans les pays développés en termes d’infrastructures de base, d’équipements collectifs et de raccordement aux différents réseaux publics. Des investissements colossaux sont d’ailleurs consentis par l’Etat pour aménager des zones industrielles modernes répondant aux exigences des investisseurs. Proche de plusieurs destinations stratégiques — comme l’Union européenne et l’Afrique — la Tunisie a tous les atouts pour réussir le pari de l’investissement direct étranger. Mais il faut que les investisseurs locaux prennent d’abord l’initiative en lançant leurs projets dans l’un des secteurs prioritaires. Une vision à moyen et long terme de l’investissement serait rassurante pour l’investisseur qui est en droit de connaître les perspectives des mesures prises ou à prendre en faveur de tout promoteur qui souhaite installer son projet sur le territoire national.