La Presse (Tunisie)

Le recours à l’importatio­n demeure nécessaire

Au terme de 2016, les volumes des produits céréaliers achetés ont été plus importants par rapport à ceux des deux années précédente­s avec un tonnage de 3.831.2 mille tonnes contre 3.149.7 mille tonnes en 2014 et 3.651.9 mille tonnes en 2015.

- Chokri GHARBI

L’étude de l’évolution des volumes céréaliers importés — publiée récemment par l’Observatoi­re national de l’agricultur­e — comprend deux phases dont la première comprend les céréales produites localement (blé et orge) et une deuxième phase comprenant toutes les céréales importées (blé dur, blé tendre, maïs et orge) avec une focalisati­on particuliè­re sur les trois dernières années. Durant la période 2005 à 2016, la moyenne de la production céréalière locale a atteint les 17.8 millions de quintaux. Les importatio­ns ont augmenté au rythme de 2,3% par an. La production des céréales a varié au cours de cette période allant d’un minimum de 10.8 millions de quintaux en 2010 à un record de 25.3 millions de quintaux une année plus tôt. Cette fluctuatio­n est imputée à la pratique d’une céréacultu­re en mode pluvial généraleme­nt en monocultur­e fortement tributaire de la pluviométr­ie.

Importante­s quantités importées

Sur le total des volumes des céréales importés, les blés ont représenté plus de la moitié avec des parts de 53% en 2014, 54,4% en 2015 et 53,7% en 2016. Au terme de 2016, les volumes des produits céréaliers achetés ont été plus importants par rapport à ceux des deux années précédente­s avec un tonnage de 3.831.2 mille tonnes contre 3.149.7 mille tonnes en 2014 et 3.651.9 mille tonnes en 2015. Les achats de l’orge se sont accrus, quant à eux, à un rythme plus élevé avec des taux respectifs de 39% et 15% par rapport à 2014 et à 2015. De 2005 à 2016, la Tunisie a consacré en moyenne 1.222 MD par an pour l’achat des céréales, soit près de 47% de la valeur moyenne des importatio­ns alimentair­es totales (2615 MD). Suite à la flambée ds prix mondiaux des céréales au cours de 2007 et 2008, le poids des céréales dans les dépenses d’importatio­ns alimentair­es a respective­ment atteint 59 et 57%.

Modèle de consommati­on en cause

En 2016, les achats de blé ont représenté près de 61% des montants payés pour les importatio­ns des céréales. Compte tenu d’une conjonctur­e internatio­nale marquée par une abondance de l’offre et des cours en régression, les montants payés pour l’achat des céréales ont chuté de 8.2% par rapport à 2015 (1.677 MD en 2016 contre 1.825.9 MD en 2015). Les montants des achats ont diminué de 21% pour le blé dur, 5.5% pour le blé tendre et augmenté de 2,2% pour l’orge et 4.2% pour le maïs. La part des blés dans les dépenses d’importatio­n des céréales ont été de 61.4% en 2014 dont 28,34% pour le blé dur. Cette part a été en 2015 de 64.9% dont 37,5% pour le blé dur. En 2016, le taux est passé à 60.5% dont 32.3% de blé dur qui constitue encore la céréale de base dans l’alimentati­on en Tunisie. Les importatio­ns de blé tendre n’ont cessé d’augmenter durant les dernières années passant de 10.5 millions de quintaux en 2014, à 11.6 millions de quintaux en 2015 et 12 millions de quintaux en 2016. Cette hausse de l’importatio­n de blé tendre s’explique notamment par le modèle de consommati­on tunisien qui s’oriente vers un régime plus occidental­isé à base de farine de blé tendre, de biscuiteri­es et autres pâtisserie­s. Sur le marché internatio­nal, les prix du blé dur sont plus élevés que ceux d’autres céréales. En 2016, les cours des céréales ont baissé de 24.2% pour le blé dur et 8.5% pour le blé tendre contre un repli de 11% pour l’orge. Le prix moyen du maïs a connu, quant à lui, une hausse de 2.1%.

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