La Presse (Tunisie)

Damas dénonce un scrutin «inacceptab­le»

Moallem insiste sur l’unité de l’Irak

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AFP — Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, a dénoncé hier le référendum d’indépendan­ce organisé par la région autonome du Kurdistan irakien, soulignant que Damas ne reconnaît qu’un Irak unifié. Les Kurdes d’Irak se prononçaie­nt hier sur leur indépendan­ce malgré de vives opposition­s à Bagdad et à l’étranger, lors d’un référendum historique censé ouvrir la voie à un État pour lequel ils luttent depuis près d’un siècle. Damas «ne reconnaît rien d’autre que l’unité de l’Irak», a dit M. Moallem, cité par l’agence de presse officielle syrienne SANA. «Nous rejetons toute action sus- ceptible de mener à la fragmentat­ion de l’Irak», a-t-il dit. «Cette démarche est inacceptab­le et nous ne la reconnaiss­ons pas», a ajouté le ministre syrien, affirmant avoir fait état de la position de Damas à son homologue irakien. Le journal syrien Al- Watan, proche du gouverneme­nt, a également cité un responsabl­e des Affaires étrangères syriennes, Aymane Soussane, critiquant le vote d’hier. «Ceci est le résultat des politiques américaine­s destinées à diviser et créer des conflits dans la région», accuse M. Soussane pour qui le référendum «nuit à l’Irak et aux frères kurdes.» La Syrie a sa propre minorité kurde. Elle représenta­it envi- ron 15% de la population avant la guerre qui déchire le pays depuis plus de six ans. En Syrie, les Kurdes ont souffert de décennies de marginalis­ation de la part du pouvoir. Ils ont bénéficié du chaos généré par la guerre à partir de 2011 et ont installé une administra­tion autonome dans des régions à majorité kurde du Nord. Vendredi, ils ont tenu leurs premières élections locales, un scrutin venu renforcer leur semiautono­mie. Il s’agit de la première étape d’un scrutin en trois phases et qualifié de «blague» par le pouvoir central, mais qui pour les Kurdes sert à renforcer le système fédéral qu’ils ont adopté.

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